venerdì 18 dicembre 2009

Mossadeq

Senza ergersi a giudice, Stefano Beltrame racconta un personaggio ancora oggi difficile da decifrare, Mohamad Mossadeq. E' l'occasione di farci rivisitare la storia appassionante e significativa di un Paese, l'Iran, che ha pagato un prezzo alto per la benedizione/maledizione del petrolio del suo sottosuolo. Non colonia vera e propria, quasi colonia, spesso occupato, mai veramente libero di autodeterminarsi perchè sempre al centro del "Grande Gioco" condotto da altri, l'Iran di oggi si spiega con l'Iran di ieri, di cui Mossadeq è stato un grande protagonista, grande per visione certo, ma anche per velleità di potere. Difficile dire quale delle due cose prevalesse in lui, difficile quindi un giudizio storico del suo operato anche a sessant'anni di distanza. Un'occasione perduta che il Paese continua a scontare nella sua tormentata storia odierna.

martedì 15 dicembre 2009

Il pentito Tartaglia

Giorni di pentiti, questi. Anche Tartaglia. Se Gesù Cristo perdonava tutti i peccatori, lo possono fare pure gli uomini, specie se si tratta di un poveraccio dalla mente ottenebrata. Ottenebrata dai suoi disturbi psichici, certo, ma anche dal clima di caccia alla volpe che vige da qualche tempo nel Paese. Uno spettacolo desolante che non poteva aver altro esito. Sarà colpevole Berlusconi? Può darsi, l'uomo non mi interessa particolarmente. L'uomo-volpe sì. Non ha avuto nemmeno il buon gusto di farsi ammazzare, secondo le migliaia di fans di facebook che inneggiano oggi a Tartaglia. Di sicuro, anche di questo episodio è responsabile lui, Berlusconi, secondo Bindi, Di Pietro e quant'altri. Facendosi ferire lievemente e basta, non ha provocato né climax, né anti-climax. Le luci si spengono. Non è successo niente. Non ci sarà alcuna riflessione, alcun ravvedimento in chi concepisce l'avversario politico come nemico. Solo dichiarazioni di circostanza, discussioni a non finire, blah-blah, insomma, sotto gli spot televisi. Brutta storia. Povero Paese.

Bernard-Henri Lévy: Ce grand cadavre à la renverse

Une expérience vécue nous est racontée par un intellectuel honnete, avec objectivité, sans justification, sans amertume, avec peut-etre un brin de regret pour ce qui aurait pu etre et n'a pas été.

venerdì 11 dicembre 2009

Il paese devastato

Oggi il pentito Spatuzza è smentito dal mafioso Graviano. Attendibile quest'ultimo? Chi lo sa? Intanto smentisce. Cosa ne pensano quelli che hanno dato ascolto alla testimonianza di Spatuzza come fosse parola di Vangelo? Cosa ne pensano della devastazione che hanno causato non solo a Berlusconi, ma a questo paese già devastato dalle guerre tribali? Io ne provo una gran pena. E voi?

domenica 6 dicembre 2009

1979 - 13

[En ce 27 juillet, je voudrais aussi ajouter que le corps de Hoveyda et de plusieurs autres personnes n’a pas reçu la sépulture. ]

Dimanche 15 avril

Papa a été enterré cet après-midi, après un horrible marchandage qui a duré jusqu’à mercredi.
[A partir de cette date, je laisse de coté mon journal où il n’y a plus d’annotations intéressantes. Le mercredi 18 avril je suis allée à Paris. Je n’avais pu y aller avant. J’avais besoin, dans mon chagrin, de la présence d’Enzo et des enfants. Maman et les autres membres de la famille l’ont très bien compris. D’ailleurs, maman à Paris était très entourée. Elle a reçu des masses de lettres, de coups de fil, de visites. Saideh aussi. Quant à moi, mes quelques amis m’ont écrit. Robert Urqhart m’a écrit que son père s’était efforcé, à travers l’ONU dont il était un haut fonctionnaire, d’empecher les exécutions. L’ONU, sans faire de bruit, a envoyé message sur messge. Cela n’a servi à rien. A mon arrivée, maman me donne tous les journaux français et persans. Le Kayhan et l’Etela’at du 11 avril portent à la une les photos des onze cadavres. Je ne voulais pas , dès mon arrivée à Paris, regarder ces photos ni celle du procès. Mais le soir meme de mon arrivée, mon regard s’est posé sur ces journaux et ça a été plus fort que moi. Papa n’est pas méconnaissable, mais il a l’air très mort, d’une mort violente. Sur le coup, j’ai meme cru qu’il avait été frappé. Saideh et maman m’assurent que non. Djehanguir l’a vu et son visage n’était pas du tout abimé.

Pendant cette période , notre inquiétude était à son comble pour Karim et sa famille. La maison de Téhéran a été occupée par les mujaheddin et mise sous séquestre. Tous les biens de la famille ont été confisqués. Quelques universitaires, dont Ehsan Naraghi, ont été arretés et nous craignions beaucoup pour Karim. Cependant, le rythme des exécutions s’est largement ralenti, comme si Kh. s’était oté un énorme poids qu’il avait sur le coeur en faisant tuer papa. Le plus curieux est que je n’ai pas éprouvé de haine envers cette homme et n’en éprouve pas aujourd’hui. Je n’arrive et n’arrivais pas alors, à me l’imaginer. C’est le mal dans toute son abstraction. Comment le hair? La seule comparaison qui me vient à l’esprit ce sont les “black holes” de l’univers. Ce sont des noyaux de matière à concentration si haute que la lumière, quand elle y pénètre ]y est emprisonnée et détruite, de meme toute autre matière qui les rencontrerait.

Nous essayons Enzo et moi d’obtenir de maman qu’elle fasse pression sur Karim et Djehanguir et qu’elle réflechisse à une quelconque stratégie pour les faire sortir. Pour Dj. s’est tout trouvé, puisque l’Unesco lui offre un job. Pour Karim, nous avons pensé le faire inviter à une quelconque conférence économique. Le problème est que sa femme et son enfant sont aussi en Iran. D’ailleurs maman ne veut rien entendre. Karim et Dj. , de leur coté, veulent rester en Iran. Karim voudrait “réhabiliter” papa et récupérer ses biens. Je finis par me taire, car maman est méprisante et terrorisée à la fois. Je lui ai répété que ça ne sert à rien de céder au chantage de la terreur , ça n’a servi à rien dans le cas de papa. Je suis encore aujourd’hui de l’avis qu’une intervention de notre part n’aurait peut-etre pas empeché la mort de papa, mais elle l’aurait sans doute retardée. Elle nous aurait fait gagner du temps, et qui sait? L’équilibre politique en Iran était tellement instable, un tout petit évènement aurait pu balancer les choses en notre faveur. Déjà, lorsque j’étais à Paris, nous apprenions par les journaux que Taleghani était entré en conflit avec Kh. Taleghani et beaucoup d’autres religieux modérés avec lui n’approuvaient pas la politique de Kh. parce que l’image donnée de l’Islam par la politique de Kh. faisait un très mauvais effet.

Je parle à Claire Brière et à son mari et leur dit qu’à mon avis, en Iran et dans les pays limitrophes, le noeud de toute la question est et reste l’Islam. La crise iranienne a été provoquée au nom de l’Islam. Il faudra qu’elle soit résolue par l’Islam. Ce ne peut etre qu’un autre ammameh (turban) à s’opposer à Kh. Il y a aussi un dessein très précis de la part des Palestiniens d’hégémoniser l’Iran. Yasser Arafat s’est rendu en Iran au lendemain de la révolution et y a été reçu triomphalement. Les Palestiens ont les ressources intellectuelles, le know-how technique et technologique, une volonté de fer, mais ils manquent de ressources matérielles. L’Iran est pour eux une base idéale, le tremplin revé d’où lancer l’offensive finale pour reprendre ce qu’ils considèrent leur pays. La paix entre l’Egypte e Israel, voulue par Carter, est un non-sens parce que le problème est encore une fois ignoré. Il n’y aura pas de paix au Moyen-Orient tant que ce problème ne sera pas résolu. Cela rend la situation en Iran explosive. Arafat, dans une interview à l’Espresso après la révolution, disait que la révolution iranienne avait été faite pour soutenir la cause palestinienne.

Je m’emporte quand Pierre dit d’Albala qu’il avait été criminel quand il affirmait que les prisonniers étaient correctement traités et les procès convenablement menés. Pierre disait: c’est ça le plus grand reproche qu’on doit lui faire. C’est là que je me suis insurgée, lui disant: vous ne vous rendez pas compte que le référendum avec son résultat absurde a donné le feu vert à Kh. pour commencer le massacre. Pourquoi l’avoir faussé autrement? Albala avait la responsabilité précise en tant que juriste de renommée internazionale de s’opposer à cette farce et il devait prévoir les conséquences. Je suis encore convaincue que s’il a été aveugle, c’est qu’il a voulu l’etre. Jamais il ne pourra prétendre avoir été de bonne foi. Les procès continuent en Iran, les exécutions aussi et il s’agit d’exécutions de personnes modestes: agents de police, petits fonctionnaires, ivrognes et prostituées. Personne n’en parle plus en Europe. Ces petites vies brisées, ce n’est plus intéressant. Personne ne pense à la chappe de terreur qui opprime le peuple iranien dont la passion fanatique et frénétique est la preuve… Il y aura en Iran pendant de longues années un pouvoir tyrannique, corrompu et corrupteur… La corruption actuelle, d’après ce qu’on entend, est à peu près universelle. Rien ne se fait qui ne s’achète. La corruption est déjà une des caractéristiques de la tyrannie et quand celle-ci est accompagneée de chaos, la corruption est sans limite.

sabato 5 dicembre 2009

circo mediatico

Una sala supplementare con mega video e posti per numerosi giornalisti al Tribunale di Torino dove viene interrogato il pentito di mafia che accusa dell'Utri e Berlusconi. Chi ha ideato questo grande circo mediatico? A chi giova? Dove va a finire così la presunzione di innocenza?

giovedì 3 dicembre 2009

condanna per stregoneria in Arabia Saudita

Ali Hussein Sbat, 44 anni, cittadino libanese e sciita, faceva l'astrologo per un canale TV del suo paese, rispondendo alle telefonate dei telespettatori con domande sul loro futuro. Nel 2008 lasciò questo lavoro e si recò in Arabia Saudita per il pellegrinaggio alla Mecca. Fu arrestato dalle autorità saudite e condannato a morte per stregoneria. Fra pochi giorni la sentenza verrà eseguita. L'intervento del ministro della giustizia libanese è stato molto diplomatico, dicendosi egli, seppure convinto oppositore della pena di morte, nell'incapacità di pronunciarsi su una vicenda che dipende da una giustizia straniera! Per tutti i risvolti della vicenda, consultare l'articolo di Le Monde in www.umanisti-e-liberi.blogspot.com/2009/11/arabia-sauditacondannato-morteper.html.

martedì 1 dicembre 2009

Rigodon

Fini Rigodon. Un livre immense qui procure une émotion immense. Il résonne encore dans ma tete.

pentiti

Spatuzza. Ex killer del clan Graviano, ex capo mafia (si dice così?) del quartiere Brancaccio. Curriculum di rilievo. Si può credere a quelli come lui, ai pentiti, abilissimi tessitori di trame ambigue? Ricordate Melluso? Ricordate Enzo Tortora? Non una domanda stasera, tre. E non bastano se non si trova la risposta.

martedì 10 novembre 2009

1979 - 12

Mercredi 11 avril

Enzo me téléphone à cinq heures du matin. Papa a été assassiné cette nuit. Le procès s’est achevé à 2 h du matin. A 2h30 il a été exécuté. Maman a appris la nouvelle par Ali Razavi, Karim n’en savait rien. A présent Karim cherche un endroit où enterrer papa.

[En fait, les choses se sont passées différemment. Le procès de papa a commencé à 19h30, à 19h37 il était achevé. En l’espace de quatre heures, onze personnes en tout ont comparu devant le tribunal révolutionnaire. A deux heures du matin, on leur a lu la sentence. A deux heures trente ils ont été exécutés. J’ai appris les détails très graduellement. A Paris, il semblerait que quelqu’un (un des amis de Saideh? Ali Razavi?) a prévenu maman que le procès de papa était en cours et de faire quelque chose. Toute la nuit, maman, Saideh, ima Sajed et d’autres amis ont essayé d’avoir des détails. Maman téléphone à Karim qui dort sur ses deux oreilles, tout à fait tranquilisé par les propos du fils Khomeiny et d’un certain ayatollah Montazéri qui lui ont assuré que papa ne courait aucun risque, que Kh. ne voulait pas sa mort, que pas un cheveu de sa tete ne serait touché. Karim, ébranlé par le coup de fil de maman, appelle la prison de Qasr d’où on lui dit qu’il ne se passe rien, que papa va bien, que tout ça c’est des rumeurs. Papa était déjà mort. Maman m’a dit que quand le petit Hassan lui a répondu au téléphone, il pleurait et qu’il avait sans doute déjà appris la nouvelle par le mojahheddin du coin, qu’il n’avait sans doute pas le courage de le dire à Karim. Karim se tranquilise puis, à sept heures du matin, il écoute la radio et c’est par la radio qu’il apprend, pauvre, que papa a été exécuté dans la nuit. Il téléphone à Saideh, lui dit d’une voix brisé “c’est fini, ils l’ont assassiné.” Il parle ensuite à maman qui appelle Enzo à Turin. A cinq heures, Enzo me téléphone. Maman voulait qu’il parte immédiatement , en fin de comptes ils décident qu’il vaut mieux m’appeler car je risque d’apprendre la nouvelle par la radio. Enzo quitte immédiatement Turin. Je parle à maman. Elle ne pleure pas, moi non plus. Nous n’avons pas de voix, rien à nous dire. Bianca me Prépare le café, reste à coté de moi. Je lui dis c’est drole. Je suis presque soulagée. L’incertitude est devenue certitude, c’est tout”. Le plus curieux c’est que maman, au téléphone dimanche, avait affirmé qu’elle agirait dès que le procès était commencé. Elle n’imaginait pas qu’il durerait sept minutes et demie. Enzo arrive à Vada à 10h, il est pale et muet. Il n’essaye meme pas de me consoler. Nous allons voir le curé qui me promet une entrevue avec l’éveque, peut-etre meme avec le pape. J’écris de lettres: au président de la république, à Eugenio Scalfari, directeur de Repubblica. Elles resteront sans réponse.

Beaucoup plus tard, en ce début de mois de juillet en lequel j’écris, maman me dit qu’on a demandé à l’ayatollah Khalkhali , président du tribunal révolutionnaire , s’il avait signé de sa main la sentence de mort de papa. Il a dit que non, qu’il s’est meme opposé à cette mort. C’est Kh. lui-meme qui a signé. On a autorisé papa et un autre militaire à mourir sans etre bandé et couvert de ces horribles pancartes où on inscrit tous les crimes. En fait Enzo me raconte à son retour de Paris, le 20 juillet, que papa n’a meme pas été mis au poteau dans la cour de Qasr. Il a été tué de deux balles, l’une dans le coeur, l’autre dans le cou, à l’intérieur de la cour de la prison, dans la salle où les autres condamnés attendaient leur tour, sans doute par un de ces gamins que l’on voyait à la télévision ricaner sur le corps de Hoeyda. Cela transforme la chose en assassinat. Il n’y a meme plus un simulacre de légalité. J’ai pensé alors et je l’ai dit à Enzo qu’avec le procès et la mort de papa, les deux extremes de l’évolution humaine s’étaient rencontrés: à un bout le singe, à l’autre l’homme dans sa perfection, miracle de millénaires d’affinement , de toute une vie de souffrance et de renoncements personnels. Le singe a détruit l’homme en l’espace de quelques secondes. Il n’a pas fallu plus que cela. Cela devrait faire réfléchir. Où donc l’espoir dans l’humanité? Papa détestait l’humanité parce qu’il craignait le singe et, pourtant, il devait y croire puisqu’il s’est efforcé toute sa vie d’arriver au miracle de la perfection et il y est arrivé dans la mesure ou c’est possible. Il devait y croire, à moins qu’il n’ait voulu échapper au singe(au reptile, disait-il) en lui-meme. Ces gens qui l’ont tué sont la négation de l’espoir, ils représentent la volonté de suicide de l’humanité et l’expriment à travers l’Islam.]

Les chefs d’accusation contre papa ont été les suivants : d’avoir encouragé la corruption sur cette terre, d’avoir taché ses mains du sang de milliers d’iraniens. Dans les journaux ils ont dit que papa a été arreté en état de fuite. Les journaux l’ont appelé “bourreau” et naurellement “traitre”, ils l’ont accusé d’avoir agi contre la volonté des iraniens. Lors de son procès, alors que les juges lui parlaient en arabe, papa leur a dit qu’il ne les comprenait pas, ne connaissant pas l’arabe. Ils ont traduit le mot “corrupteur de la terre”. Papa leur a dit “vous ne savez pas ce que vous dites: Toute ma vie j’ai combattu la corruption.” Je crois qu’il n’a rien dit d’autre. Qu’avait-il à ajouter, d’ailleurs? Il y a ces merveilleuses photos de procès. Elles sont terribiles aussi. Il a l’air surpris, il a du etre surpris, qu’on l’accuse de corruption. Il est tout à fait droit sur sa chaise, et ce regard fier et doux à la fois, très lointain. Boby disait qu’il avait l’air de regarder “au-delà” de ses juges et, je suppose, des hommes, du monde. La mauvaise foi: combien de fois papa s’est insurgé contre elle. Cette fois-là, le 10 avril, lors de ce fameux procés. Il ne s’est pas insurgé. Il a du comprendre que la mauvaise foi est inévitable, nécessaire meme pour couvrir le crime, justifier l’injustice., la cruauté, le désir de vengeance. Il le savait déjà, mais je crois que jamais auparavant il n’en avait eu la confirmation de manière aussi éclatante.

Jeudi 12 avril

Parle à maman ce matin. Elle me dit des choses terribiles. Kh. aurait déclaré: “toute une génération d’hommes doit disparaitre dans ce pays et leurs fils avec eux si nécessaires, puisque leur sang est corrompu. Trois mois ne suffiront pas pour les extirper”. En attendant, nous ne trouvons pas une sépulture pour papa.

[Cette histoire de sépulture a duré jusqu’à samedi. Les autorités ont dit à Karim qu’il vaudrait mieux ne pas retirer le corps de la morgue car il risquait d’etre dépecé pas la foule. En fait, la radio ne cessait de pousser la foule au déchainement contre ces pauvres cadavres. Toute la journée, parait-il , toutes les transmissions avaient pour but de dévoiler les crimes des onze exécutés, encourageant la foule à aller s’approprier des corps et à en disposer pour empecher qu’ils ne souillent la terre de la sépulture. Karim n’a donc pas osé retirer le corps, il n’a pas voulu le voir non plus. Djehanguir l’a vu. Pendant les journées qui ont suivi, Karim et Djehanguir ont couru d’un cimetière à l’autre pour obtenir un lopin de terre. Les autorités disaient “où que vous le mettiez, on le retrouvera”. En fin de comptes, nous avons pensé à l’incinération. Il y avait un autre problème grave: papa n?était pas circoncise t si cela se savait, c’était la tragédie dans la tragédie. L’incinération était donc la réponse à tous nos annuis. Pourtant dès que Karim a averti les autorités de son intention, un règlement a été promulgué – le samedi – interdisant l’incinération comme étant contraire aux lois de l’Islam. Nous craignions vraiment de ne pouvoir enterrer papa. Nous avons tous passé des journées de cauchemar. Comme si la mort de papa ne suffisait pas à assouvir la haine et le désir de vengeance de ces gens. Ils ont voulu persécuter jusqu’à son cadavre. En fin de comptes Karim a obtenu un lopin de terre appartenant à une parente de sa femme. Il a été dans la nuit chercher le corp de papa, il l’a fait laver à Behecht–Zahra après avpor soudoyé le laveur de morts pour qu’il ne cherche pas à connaitre l’identité de papa et, dimanche à cinq heures trente, il a été enterré à Em.Z.Gh. , dans un coin tranquille avec des arbres. Enzo et moi avons beaucoup réfléchi à cette histoire, en particulier au fait que les autorité avaient proposé d’enterrer, elles, les exécutés dans un coin de Béhécht-Zahra. Nous sommes arrivéz à la conclusion qu’on voulait créer – sous prétexte de la sécurité de ces corps (ahurissante histoire) – un “cimetière de l’infamie” qui servirait le cas échéant aux déchainements populaires, Vilaine, sordide et cruelle histoire qui en dit long sur la mentalité de ce peuple].

venerdì 6 novembre 2009

Naneh

Naneh

Non so niente dell’Iran di oggi. I miei ricordi sono di tempi lontani. L’ultima volta che vi sono tornata era nel 1967, avevo 21 anni.

Naneh era ancora in vita. Chi ha l’età mia sa cosa rappresenta la parola Naneh in persiano. Molto, molto più di tata in italiano o nanny in inglese. Un mondo è racchiuso in questa modesta parola.
Nel 1967, andai a trovare Naneh con il mio fidanzato italiano, nella casetta al sud di Teheran che mio padre le aveva comprato per la vecchiaia. La casa dava su un vicolo. Aveva un cortile in mattonato con un piccolo, profondo, specchio d’acqua in mezzo, come usava allora, che serviva per lavare i piatti o i panni. L’interno era spartano, su due piani, quattro stanze in tutto che si aprivano sul corridoio centrale. Le pareti imbiancate a calce, con piccole nicchie alte dove si riponevano le cose pregiate. Il pavimento era ricoperto da zilù, i tappeti di cotone grezzo dei poveri. Niente mobili, solo materassi accostati ai muri. Quella dei materassi è una storia lunga in Iran: ci si siede durante il giorno, ci si mangia intorno alla tovaglia posata in terra, d’inverno si mette una panca in mezzo alla stanza con un braciere sotto e una coltre sopra, e ci s’infila con le gambe, la schiena appoggiata a grossi cuscini. Tutta la famiglia, giacché quella è l’unica stanza riscaldata, il luogo dello stare insieme, in un tepore meraviglioso e un po’ avvelenato. Non so se è ancora così, forse nelle campagne, forse no. Stare lì con Naneh e sua figlia e suo genero era per me, da bambina, il massimo della felicità. Un po’ perché mia madre lo proibiva, temendo le esalazioni del carbone di legna e anche la troppa familiarità con la servitù, un po’ perché quelle tre persone erano al centro del mio universo.
Era d’estate quella volta che andai a trovarla. Per onorarci, o in ricordo del tempo in cui viveva con noi, Naneh tirò fuori delle sedie pieghevoli, tipo cinema all’aperto, e un tavolo intorno al quale le dispose. La tovaglia era vecchia ma pulitissima, come il resto della casa. Ci offrì per prima cosa uno sciroppo di amarasche freschissimo e poi il pranzo. Maccheroni alla Naneh, così chiamavamo quella pietanza: erano veri maccheroni conditi con una gustosa salsa al ragù di carne, fatti svaporare dentro una pentola coperta come se fosse riso. In fondo, proprio come il riso, si formava una crosta dorata che veniva via intera e che mangiai a morsi, gli occhi chiusi, come Proust quando addentò la famosa madeleine. Dopo, Naneh ci portò le sue polpette, ricetta comunissima a base di carne e cipolla, ma che dalle sue mani usciva con un sapore inconfondibile. Non ricordo se mangiarono lei, sua figlia Najafi e Bahrami suo genero.
Quanti anni avesse Naneh è un mistero, lo è sempre stato. L’aspetto suo era quello che avevo conosciuto sin da bambina, la statura bassa e minuta, ora rimpicciolita dall’età, la pancia prominente. Indossava il solito vestito di cotone a fiorellini e sulle gambe, molto arcuate, delle calze pesanti. Colpiva il suo viso dagli zigomi alti, incorniciato da una pezza bianca legata sotto il mento. Dolce, non c’è altra parola. Paziente e garbato. Come la sua anima. Non l’ho mai vista arrabbiata o stressata, ne sono certa, anche se tutta la nostra casa era governata da lei, compresi noi bambini, sin dalla nascita
Naneh deve essere entrata a servizio da mia nonna negli anni trenta, da sola, anche se era già sposata. Non ho ricordo di un marito. Aveva due figli: La primogenita era Najafi che ho conosciuto sempre uguale a se stessa, senza età, il corpo grosso e difforme, il viso butterato dal vaiolo, due occhi vivaci, affondati nel grasso. A tratti viveva con noi anche lei, quando c’era bisogno, poi tornava dal marito Bahrami che era quasi cieco e portava sempre un capello marrone, una specie di borsalino però rigido, un po’ polveroso. Quell’uomo era la bontà personificata e noi bambini lo amavamo alla follia. Quando veniva, era per noi una grande festa, ci arrampicavamo sulle sue ginocchia e lasciavamo le sue mani di cieco toccarci il viso e i cappelli. Subito dopo guerra, nel paese occupato, fu Bahrami a procurare il latte per allevarmi, di capra o di asina, e andava a cercarselo in autobus o a piedi nei villaggi sulle falde dell’Alborz. Ho anche quel debito con la sua memoria.
Il secondogenito era Abdollah. Fintanto che stette con noi fu il nostro baby-sitter in permanenza. Ricordo soprattutto che ci portava a fare lunghe passeggiate nel deserto circostante e mi diede modo di imparare ad amare quel paesaggio brullo, di conservarne una nostalgia duratura negli anni della lontananza. Portava piccoli occhiali tondi alla Trotsky, con lenti spessissime che lo facevano sembrare un sapientone. La testa, ce l’aveva e comunque dovette farsela. La mia terribile nonna dalle idee ottocentesche volle dargli un’educazione. Così diventò impiegato in qualche amministrazione pubblica. Durante le sommosse dell’epoca di Mossadegh, fu colto da una pallottola vagante e ferito, non in modo grave per fortuna ma abbastanza da destare una certa agitazione in famiglia. Non viveva più con noi allora, tutto ciò passò sopra le nostre teste di ragazzi. O forse ci eravamo già rifugiati in Francia perché la situazione si era fatta troppo pericolosa. Abdollah dovette stare in ospedale, immagino, ma non credo proprio che Naneh abbia lasciato un attimo la casa per andarlo a trovare. Non credo che lei si sia mai preso un giorno di riposo o di vacanza o che abbia immaginato di poter avere una vita sua, se è per questo.
Mia madre racconta ancora della mia salute piuttosto cagionevole da bambina. Lei lavorava molto perché la paga da ufficiale di mio padre non bastava, a suo dire, neanche a comprare un paio di scarpe. Quando mi ammalavo, era Naneh ad accudirmi. Buttava un materasso in terra accanto al mio letto e, dopo una lunga giornata di faccende, mi vegliava, rialzandosi la mattina dopo all’alba, come sempre per riprendere il lavoro.
Naneh, persona infima agli occhi del mondo… Ai nostri occhi di bambini, l’inizio e la fine di tutto, come il sole. Di sicuro, la prima persona che cercavamo tornando da scuola, per avere una carezza dalle sue mani piene di nodi, rovinate dal lavoro. Andavamo a trovarla nella cucina che stava dall’altro lato del cortile, buia come l’antro del diavolo. Ho l’impressione che cucinasse sulle buche di un grande focarile, più tardi ricordo dei fornelli a petrolio che emanavano un forte odore che, per me, è sempre stato quello dell’Iran. Mia nonna non amava il riso, non amava il Khoresh, allora lei dovette imparare a fare delle pietanze europee, come i maccheroni appunto. Qualunque cosa cucinasse, era perfetta, seppure non molto somigliante all’originale. Mai più ho mangiato cibo così saporito.
Non giocava con noi, non ne aveva il tempo, ma ci teneva sempre sotto gli occhi. Forse ci raccontò qualche storiella paurosa come facevano tutte le Naneh, storie di djinns che, per me, sono rimasti una realtà ancora oggi. Era una donna semplice, chiacchierava poco, anche se le piaceva nei rari momenti di distensione. Durante le lunghe strigliate al bagno pubblico dove andavamo una volta alla settimana, o quando ci portava a vedere le grandi processioni dell’Ashura, dove veniva commemorato il martirio dell’imam Hossein. In lei suscitavano grande emozione, per me erano un momento di terrore che non ho dimenticato e che ha segnato definitivamente la mia mente riguardo all’Islam sciita.
Vorrei poter dire che Naneh era di un’intelligenza o saggezza fuori dal comune, ma non ricordo. Non era questo che cercavo in lei, neanche più tardi quando fui in grado di capire. Però quando andammo a trovarla nel 1967, fece mostra di un’acutezza fuori dal comune. La guerra del Vietnam era in corso, un vero pantano dal quale sembrava impossibile uscire. E lei, analfabeta quale era, seguiva gli eventi passo passo, ascoltando la radio che teneva in una nicchia. Conosceva ogni battaglia, per nome e per luogo, il nome dei generali (ricordo che nominò l’orribile Westmoreland), dei capi vietnamiti, e aveva opinioni molto precise su chi avrebbe vinto e chi perso. L’unica guerra che aveva conosciuto era quella priva di battaglie ma ricca di povertà e di razionamento nell’Iran occupato da tre nazioni, durante il secondo conflitto mondiale, corteggiato e minacciato da una quarta, quella tedesca, per via del maledetto petrolio. Questa del Vietnam atterriva Naneh e l’appassionava, come una sorta di racconto radiofonico a episodi. La radio era diventata il cordone ombelicale tra lei e il mondo.
Le verità è che Naneh, nella sua semplicità tutta popolana, era capace di pensare, di sbagliare, di sognare e immaginare. Aveva pure i suoi momenti di follia. Successe così, una volta, che soffrendo di reumatismi, si bevve un bicchierone di aceto in cui da due anni conservava degli spicchi d’aglio, credendo di ingurgitare un rimedio naturale. In realtà, quell’aceto era diventato un veleno, arsenico o altro, non ricordo quale, nel contatto prolungato con l’aglio. Può darsi che l’arsenico faccia bene ai reumatismi, di sicuro lei rischiò di morire e sarebbe morta per davvero se mia madre, che aveva una formazione medica, non fosse stata a casa a salvarla. Ci cacciò via naturalmente, noi ragazzi, ma non poté impedirci di stare dietro la porta chiusa ad aspettare, spaventati. Ricordi… Chissà quanto esatti.
Di recente, parlando di Naneh con mia sorella maggiore, nella quiete del suo bel giardino nel Virginia, ebbe qualcosa da dirmi anche lei. Le chiesi se sapeva quando fosse nata Naneh, con chi fosse stata sposata. Non, non sapeva né poteva immaginare l’età di Naneh. Ma riguardo allo suo stato di sposa, sì. Ebbe una risata. Essendo la maggiore di noi tre figli, femmina per giunta, Naneh le faceva delle confidenze. Non so fin dove si spinse e mia sorella non lo disse. Sicuro che non vi erano tabù fra la gente, in Iran, e di sessualità si parlava molto liberamente, anche davanti i bambini. A mia sorella Naneh raccontò di aver avuto in gioventù una pelle morbidissima e bianca come latte, tratto femminile particolarmente gradito in Oriente. Era così bianca, disse, che la sua nudità riluceva come una lampadina? una luna piena? Illuminava tutta la stanza da letto. Immagino la scena, bellissima, di un erotismo lieve e lento, dove Naneh aveva una vita sottile, non la pancia sporgente, gli occhi abbagliati di desiderio, non ancora offuscati dalla cecità incipiente, la bocca vogliosa di amore, non ancora sdentata come diventò di seguito. Sono sicura che era così, che Naneh, da donna e sposa, ha conosciuto i suoi momenti di passione. Che cosa é cambiato, poi? Forse solo la vita che non era certo tenera con le donne, in quell’epoca, ricche o povere che fossero, peggio ancora se povere. Lei l’ha accettata così com’era, non avendo altra scelta. E’ diventata la serva di mia nonna ma anche, senza saperlo, il sole di noi bambini. Spero che sia stata felice lo stesso.

domenica 1 novembre 2009

1979 - 11

Dimanche 8 avril

J’appelle maman ce matin. Elle a aussi a parlé à Karim. Il y a dit à peu près les memes choses. Il lui a dit de ne rien faire car c’est sans doute les interventions (de l’étranger ) en faveur de Hoveyda qui ont fait qu’il a été exécuté si rapidement. Le monde, comme pour Bhutto, a été mis devant un fait accompli. Maman me dit aussi qu’ils essayent dans les journaux de meler papa à une vilaine histoire de SAVAK, qu’on dit qu’il est parent du (gen.) Arfa, considéré d’extreme droite. Est-ce la gauche qui orchestre? Elle me demande si Karim doit dementir. Je lui dis “ça servirait à quoi?” De toute façon, un démenti ne sera pas publié et, s’il l’est n’aura aucun poids”. Ces gens sont déjà décidés quant au sort de papa. Je me ronge de ne pouvoir rien faire. Maman me dit qu’elle tachera de parler à Albala, de retour de Téhéran et à Claire Blanchet. Albala aurait vu papa.
[Je me souviens qu’au cours de cette conversation, j’ai dit à maman “la seule chose à faire c’est que Karim aille à Qom et qu’il se mette à genoux devant la porte de Kh. jusqu’à ce que celui-ci le reçoive.” Maman m’a répondu “mais non, mais non.” Je lui ai dit “alors écrit la lettre à Kh.” Elle me répond “papa serait furieux”. Je lui dis “ maman, c’est de la peau de papa qu’il s’agit.” Ce meme jour, à table, j’a eu une longue et violente conversation avec Enzo qui insistait que papa était hors jeu depuis 15 ans et qu’on ne pouvait rien lui reprocher des évènements aussi lointains que ceux de ’63. Je lui ai répliqué qu’il suffisait de considérer la carrière de papa avec objectivité pour mesurer le terrible danger qu’il courait. Je lui ai répété encore une fois “papa est le seul à savoir ce qu’on lui a demandè et ce qu’il a répondu. Je suis sure qu’il est parfaitement conscient du danger.“ Déjà au début, quand Kh. devait rentrer, je suppliai maman de faire pression sur papa pour qu’il revienne à Paris et je lui disais, de meme qu’Enzo, que selon moi le retour de Kh. signifiait un risque personnel très grave pour papa. Pour moi, il s’est agi presque d’une équation mathématique. La seule inconnue était en vérité l’intensité de la haine et du désir de vengeance de Kh. Dès le moment où il n’y a plus eu aucun doute quant à cela, le sort de papa était décidé.]

Lundi 9

Il y a une logique effrayante dans les actions de ces gens pour ce qui concerne papa. Essaye toute la journée d’appeler maman, n’y parviens pas. Enzo m’appelle (de Turin) e me parle longuement des risques que coure papa. Puis il parle à Saideh et essaye de la convaincre . Il lui a promis qu’il irait en Iran éventuellement vers le 20 avril. [En fait, nous étions à peu près surs tous les deux de ce qui allait se passer. Je me souviens lui avoir dit “ Chaque fois que je t’ai demandé ton avis sur un quelconque évènement, tu m’as toujours donné une réponse sensée, sincère et confirmée par les évènements qui ont suivi. Maintenant je te pose la question suivante: est-ce que tu crois que papa va etre exécuté? Il m’a répondu “Oui, si on ne se depeche pas de l’empecher. Il faut prendre du temps. Mais pour ça il faut agir tout de suite. Tout de suite. “]

Mardi 10

Me réveille la mort dans l’ame et reste inquiète pendant toute la journée. [Ce matin-là Bianca, la maman d’Enzo, m’a écouté dans un long monologue dont le thème était: ils vont le tuer, ils vont le tuer. Elle ne voulait pas que je regarde la télévision. Plus tard elle m’a avoué qu’elle craignait qu’on ne fasse voir papa mort comme on avait montré Hoveyda, à la suite de son exécution.]

venerdì 30 ottobre 2009

Vie e destin

Lire "Vie et destin" de Vassili Grossman pour comprendre l'immensité de la dévastation qui s'est abbattue sur l'histoire de l'humanité au 20ème siècle, histoire déjà tissu de tragédie depuis des millénaires. Un défi pour quiconque de se preter encore à des idéologies.

vita e destino

Leggere "Vita e destino" di Vassili Grossman per capire l'immensità della devastazione che si è abbattuta sulla storia dell'umanità nel 20° secolo, una storia che già di per sé era stata un tessuto di tragedie per millenni. Una sfida per chiunque affidarsi ancora a delle ideologie.

domenica 25 ottobre 2009

1979 - 10

Mardi 20

Ces journées sont de nouveau remplies d’angoisse. Je vis dans le cauchemar, sans nouvelles. Rien dans les journaux.

Jeudi 29

Maman me téléphone pour me dire qu’il y aura un procès contre papa, que les autorités ont fait publier par les journaux et annoncé à la radio une liste de 36 personnes , invitant les populations à venir dénoncer leurs crimes. Cela se passe de commentaire.

Vendredi 30

Journée de referendum en Iran. La question posée est la suivante: Monarchie ou République islamique? Deux bulletins de vote (de couleur différente). On vote en plein air, sans isoloir. Le résultat est imaginable. Téléphone à Saideh car elle me parait, de tous les membres de la famille, la plus active. Je suis angoissée. Je lui dis alors que si le procès n’est pas public, c’est qu’on veut la tete de papa. Papa est le seul à savoir ce qu’on lui demandé e ce qu’il a répondu en cours d’instruction. Il est le seul à savoir les risques qu’il coure. Nous autres nous vivons d’espoir et de suppositions. Je sais quand meme qu’on a demandé à papa pourquoi il a fermé l’école de Qom en ’63 et qu’il a répondu “parce qu’il le fallait”. Cela a du convaincre ses inquisiteurs. Saideh m’assure que le procès sera public, avec toutes les garanties. Une délégations de juristes internationaux s’en va en Iran, avec è sa tete un certain (avocat)Albala auquel Saideh a téléphoné pour lui parler de papa. Il lui a assuré qu’il verrait papa et interviendrait en sa faveur. [En fait Albala et sa délégation allaient en Iran pour controler la légalité de l’opération reéférendum. Il a dit en rentrant que le référendum avait eu lieu dans la légalité! Claire Blanchet nous a raconté les détails de cette légalité. Elle a dit que les gros paquets de bulletins de vote trainaient un peu partout et qu’elle regrettait de ne pas en avoir emporté quelques uns à titre de souvenir! Que les gens votaient en plein air et demandaient aux membres du siège électoral comment il fallait faire. Ceux-ci s’empressaient naturellement de leur montrer le “bon” bulletin de vote. Ce que Pierre et Claire ont rapporté a eu lieu dans les villages au pied du Damavand où ils sont allés assister à l’opération de vote.
Quant à Albala, maman lui a téléphoné à son retour pour savoir s’il avait vu papa. Il lui a fait répondre par sa secrétaire et lui a fait savoir qu’il avait vu papa et qu’il allait bien. Maman a supplié la secrétaire de lui passar Albala en personne pour qu’il lui donne des détails. Elle a poliment et froidement refusé, sans doute parce qu’elle avait reçu des instructions. Albala aurait dit à la presse que les prisonniers étaient convenablement traités et leurs droits respectés].

Lundi 2 avril

99,99% de votes en faveur de la République islamique! Qui s’en étonnerait? Surement pas maitre Albala. Ils vont en faire à leur tete à présent . [Enzo me dit que meme avec un calculateur la marge d’erreur est d’environ de 10%].

Mardi 3 avril

Reçois une lettre de papa datée du 9 février. Pauvre petit papa adoré. Il est tellement pessimiste et il a bien raison. [Une semaine après il a été arreté. Le lundi la République islamique a été proclamée. Vendredi il a été arreté. Ces gens savaient à coup sur ce qu’ils voulaient et s’ils l’ont pris dans une rafle généralisée, cela ne change rien au fait que c’est bien lui qu’ils cherchaient.
[Cette lettre du 9 février a une histoire curieuse. Un jour, environ 10 jours avant le 3 avril, j’ai reçu un coul de fil vers 10h du matin. Une voix provenant d’un monsieur agé et très faché qui me dit: “ je vous téléphone de via Nizza. Donnez-moi votre adresse pour que je vous l’envoie. “ Je lui donne mon adresse, tout à fait interloquée et le regrette sur-le-champ car le monsieur raccroche sans ajouter mot e je ne peux lui demander d’explication. Tout de suite après j’appelle Enzo qui est furieux et me dit que j’ai eu tort de donner notre adresse. Il y a tellement d’actes de terrorisme et surtout il craint les iraniens. Je suis très inquiète. Pendant 10 jours, je me fais du souci. Cette lettre n’arrive pas et je commence à me demander s’il ne s’agit pas en effet d’un mauvais coup. La seule chose qui me rassure c’est que ce type connaissait le numéro de téléphone, il ne lui était pas difficile de trouver l’adresse sans rien me demander et de faire son mauvais coup sans préavis. Et puis c’était une voix agée de petit employé furieux de devoir se donner du mal. Le 3 avril la lettre arrive enfin et tout s’explique. Papa l’avait confiée au fils de Sobhi qui se rendait en Italie. Quand il est arrivé, il a du apprendre l’arrestation de papa et il s’est dit qu’il valait mieux ne pas se mouiller avec des gens comme nous en me téléphonant. Il a donc collé des timbres sur l’enveloppe et il l’a mise dans une boite aux lettres. Or sur l’enveloppe, il n’y avait que mon nom et mon numéro de téléphone. La lettre est arrivée à la poste centrale de via Nizza, entre les mains du petit employé. Tout furieux qu’il était, ce pauvre bonhomme m’a téléphoné et m’a expédié la lettre, faisant son devoir avec un scrupule admirable. Il ne savait pas qu’il venait de faire une des meilleures actions de sa vie, puisque c’est la dernière lettre que j’ai reçu de mon père].

4 avril, mercredi [une semaine après ce serait le tour de papa]

Bhutto a été exécuté. Faudrait-il dire assassiné? Cela me bouleverse littéralement. Parle à maman. Elle me dit qu’il y a une campagne de presse en faveur de papa en Iran et que selon Djehanguir, la seule personne qui peut intervenir pour sauver papa, c’est Kh. Maman dit qu’elle va lui écrire.

Vendredi 6 avril

Partons pour Vada. Je suis très fatiguée , la tete vide quand elle n’est pas pleine d’images de cauchemar. En Asie, j’ai l’impression que c’est le délire religieux. Les européens n’y comprennent rien à rien. Quoi qu’ils fassent, les orientaux s’en fichent. Papa était intervenu en faveur de Bhutto. Cela n‘a servi a rien.
Samedi

Nous apprenons ce soir l’exécution de Hoveyda. Je n’ai plus le coeur de rien espérer. Quelques soient les fautes de Hoveyda, il n’a jamais fait tué ses adversaires. Il est malgré tout plus respectable que ses bourreaux. Je me mets à pleurer, mais les larmes séchent vite. A quoi bon? Maman m’appelle, sa voix tremble. Je crois qu’elle est à peu près folle d’inquiétude. Je parle à Karim au téléphone. Il est 4h du matin à Téhéran. Il a la voix pateuse. Il me dit de ne pas m’inquiéter. “Papa, dit-il, n’est pas dans la meme catégorie que Hoveyda”. Je lui demande à quand le procès. Il me répond “je ne sais pas. Ici les choses changent de jour en jour. Tu as bien vu que Kh. a changé ? d’avis sur Hoveyda.” Je lui demande s’il a vu ou verra papa. Il me réponds “non je ne l’ai pas vu et ne verrai pas. Ils ne me laisseront pas le voir”.
Maman me rapporte les propos d’André Fontaine (qui venait de rentrer de Téhéran, il me semble): “Vous ne savez pas ce qui se passe dans votre pays. C’est tout à fait horrible. “ Kh. aurait dit: “A quoi servent les procès? Nous savons qui sont les coupables. Il faut les tuer jusqu’au dernier.”

lunedì 19 ottobre 2009

1979 - 1

24 avril 1979 (est la date à laquelle j’ai réuni toutes les annotations dans mon agenda 1978 et 1979)
Papa et maman quittent Paris le 14 mars (1978) . Le16, Moro est enlevé et c’est le début d’une longue tragédie.
J’ai oublié de dire qu’à partir du mois d’octobre, la situation se détériore en Iran, avec de nombreux troubles qui se répètent en province mais, pendant longtemps, laissent Téhéran dans l’indifférence. … Aucun de nous ne se rend compte ce à quoi ces troubles vont porter. Aucun de nous n’a conscience de l’immense tragédie qui se prépare pour le pays et pour notre famille. Au mois de février, papa nous dit à table, un jour à propos de l’Europe, “cet immense réservoir de ressources humaines, philosophiques, scientifiques”, qu’elle était vulnérable parce qu’elle ne voulait plus défendre ses richesses et qu’elle en était arrivée au point où ce refus risquait de se transformer en incapacité de se défendre . Enzo lui pose alors la question: “Et l’Iran qui est si bien armé pour se défendre, sera-t-il capable de se défendre”? Et surtout contre des contradictions d’ordre politique et social qui ne pouvaient pas ne pas exploser éventuellement?” Papa répond: “Par certains cotés , l’Iran est encore plus vulnérable que l’Europe”. Il n’ajoute rien et n’explique rien. Au cours de ce séjour, il ne cesse de nous répéter “L’Europe en a pour dix ans, l’Amérique pour cinquante. Allez-en Amérique. Si j’étais vous j’irai en Amérique”. Enzo de lui répondre que s’il voulait s’abandonner au cynisme il irait en Amérique, mais que tant qu’il croirait en l’Europe, tant qu’il aurait de l’espoir, il ne l’abandonnerait pas. Je crois que papa a du le comprendre. Plus tard, le 11 avril, s’est-il souvenu de cette conversation?
…. Revenons à l’année 1978 si pleine d’évènements, riche en hypothèses. En Iran, la situation s’aggrave. Hoveyda est renvoyé au printemps, remplacé par Amouzegar qui fait figure de jeune lion avec un grand avenir. Il a été ministre des finances e du pétrole, il est connu internationalement à cause de sa belle prestance télévisive aux réunions de l’OPEP. Mais il n’est pas plus futé que les autres, si ce n’est pour ses affaires personnelles. Il “obéit”.
A l’origine des troubles iraniens, il y a évidemment la situation sociale très tendue, la mauvaise distribution de la richesse du pétrole, la cloaque de la corruption, l’indifférence du roi au sort de la population, son intéret passionné pour les affaires internationales et pour les joujoux de guerre. Il y a aussi une vilaine histoire de calomnie, lancée en novembre par le futé Nassiri (chef de la SAVAK ) contre Khomeini qui est en exil en Iraq. ) Nassiri écrit une lettre ouverte aux journaux dans laquel il accuse le saint homme de toute sorte de crimes, sodomie, corruption de mineurs etc… Naturellement, cela donne le prétexte aux disciples de Kh. et à lui-meme de rentrer en scène. A partir de là, l’étoile de Khomeini ne cessera de briller (d’une sinistre lueur).
En janvier, Carter se rend en Iran et impose au roi un changement radical de sa politique des Human Rights. Le roi soutiendra souvent par la suite qu’il n’avait pas besoin de ce conseil et qu’il avait déjà l’intention de libéraliser le régime. Avec Amouzégar, cette libéralisation commence sérieusement: entre autres, la censure de presse se fait de moins en moins sentir. Le baillon a été oté e cela provoque dans la presse une réaction prévisible: elle se déchaine contre le régime, dénonce tous les corrompus, attaque le roi. Mais la libéralisation est en cours. Au début du mois d’aout (1978) il y a un terrible incendie dans le cinéma Rex d’Abadan. Les morts sont environ 400. On accuse le régime, ou tout au moins la SAVAK, de l’avoir provoqué, Dieu sait pourquoi. L’affaire est très louche, elle ébranle sérieusement le régime. Personne ne pardonne ces quatre-cents morts au roi et cela creuse un abime entre lui et le peuple. Amouzégar démissione, il est remplacé par un des voleurs les plus notoires de l’establishment. Cela n’arrange pas les choses. Le pays bouillonne littéralement. Maman m’écrit que les accusations contre le roi et toute sa famille sont publiques, le plus souvent obscènes. Le 8 septembre, vendredi, doit avoir lieu le quarantième jour de deuil pour les morts d’Abadan . Diverses manifestations sont prévues. Sans aucun préavis, le régime décide d’établir la loi martiale. Le gouvernement n’est meme pas inclu dans cette décision. Comme gouverneur de la loi martiale, le roi choisit Oveicy (de sinistre mémoire). Décidément le souverain accumule erreur sur erreur. Il dira par la suite, et j’en suis à peu près certaine, qu’on lui a forcé la main. Il est prisonnier d’un noyau de durs qui commencent à comprendre qu’ils vont tout perdre. Toute manifestation est interdite. La loi martiale prévoit qu’on tire sur la foule. Vendredi 8, à Téhéran, elle le fait, en particulier place Jaleh. Il y a plusieurs miliers de morts. A ce point pour la monarchie, c’est vraiment la fin. Khomeiny ne cessera plus de gagner du terrain.
Sur ce, les Irakiens, en un geste de solidarité tout à fait extraordinaire envers l’Iran, demandent à Khomeiny de quitter sur-le-champs leur pays. Khomeiny se rend en France s’installer à Neauphle-le-Chateau, d’où il prépare l’insurrection, lance invective sur invective contre le régime, tout cela sous l’aile complaisante des francais. Ceux-ci sont chatouillés par la présence de ce révolutionnaire dans la terre natale de la Révolution et puis, ils ne sont pas indifférents au fait que Khomeiny pourrait réussir sa révolution. Ils veulent donc le ménager, c’est-à-dire ménager son pétrole et ses futurs rapports avec la France. En fait tout cela est si simple que c’en est banal. Le premier ministre s’en va, remplacé par un vieux général. Papa est nommé vice-ministre de la Cour et administrateur des finances royales, “comptable” comme il dit. Il ne reste d’ailleurs plus grand’chose à administrer.

1979 - 9

Vendredi 2 mars

Situation très confuse. Une coupure semble se faire entre Kh. e Bazargan.

Dimanche 4 mars

Bazargan ne semble pas capable de controler la situation. Kh. ,de Qom, lance des invectives à la Savonarole. Les exécutions continuent sur l’ordre de divers Komiteh Khomeini qui se sont formés spontanémentdans le pays, jusque dans les plus petits villages. Naturellement, dans de telles conditions, la justice (justice?) rendue est plutot sommaire. Bazargan est irrité et impuissant.

Mardi 6 mars

Maman me téléphone pour me rassurer (!). Karim et Dejahanguir maintiennent le contact avec papa par l’intermédiaire de plusieurs personnes. [ Il s’agirait en fait d’un infirmier de Qasr], mais en attendant , on ne parle pas de libérer papa. On ne “trouve pas de juge”, cequi parait étrange. Mes journées se passent dans une inquiétude latente. Je n’ai jamais rien éprouvé de semblable et je crois que ce qui distingue mon sentiment, c’est qu’il est sans issue, la situation elle-meme est sans issue, tout au moins dans l’immédiat. J’ai peur que K. Et Dj. s’habituent à la routine e ne fassent pas tout ce qu’il y a à faire . On ne peut se contenter des assurances que donnent les intermédiaires. Maman me dit que K. et Dj. vont s’adresser à Matine-Daftari, le neveu de Mossadegh, qui est un avocat célèbre (et un membre influent du comité pourl es Droits de l’Homme!!!) pourqu’il intervienne. Maman m’annonce qu’Azita et Rudy rentrent. Ce n’est pas très malin.

Jeudi 8 mars

Journée de la femme dans le monde. En Iran, les femmes manifestent contre le port du voile et autres contraintes que l’Islam impose aux personnes de leur sexe. Kh. réplique avec duvet [plusieurs femmes dans la foule reçurent ce jour-là des coups de couteau]. Matine-Daftari, président de l’organisation des droits de lhomme, demande de pouvoir surveiller les procès qui se font actuellement et de visiter les prisons pour voir les conditions de vie des prisonniers. Le gauche et le centre libéral se lient de plus en plus, en vue d’obtenir que le référendum du 30 mars ne pose pas la question “République islamique ou monarchie, mais plutot “République tout court ou monarchie”. Bazargan est impuissant et la rupture avec KH. qui est le principal baton dans ses roues, se précise de plus en plus: On annonce que le nouveau régime va faire le procès par contumace de la famille royale. Mon impression est que papa restera en prison tant que ce procès ne se fera pas. Sept personnes fusillées.

Vendredi 9 mars

Bazargan menace de démissionner. Kh. l’attaque ainsi que ses ministres qui veulent une démocratie à l’Occidentale, qui se comportent pire que les anciens ministres par leur luxe et leur inertie. Huit personnes fusillés pour délits sexuels!!! Manifestations de femmes que les jojjaheddin attaquent à coup de conteau. Le ministre de la justice déclare à la presse qu’il ne faut pas se scandaliser des arrestations arbitraires et des exécutions sommaires. André Chénier ne fut-il pas arreté et décapité pour une raison tout à fait insignificante? Merci.

Samedi 10 mars

Bazargan se réconcilie en apparence avec Kh. auquel il rend visite à Qom avec une délégation de ministres: en fait la situation pourrit et le gouvernement manque de poigne, d’idées et de volonté. Cela rend la situation de papa très dangereuse. Cha’aban Bimokh a été exécuté parce que “gangster à la solde du roi”.

Lundi 12

Appelle maman. Elle me dit que Karim a garanti (comment peut-il garantir quoi que ce soit?) que papa serait sorti dans trois jours parce que le gouvernment a investi trente juges pour qu’ils en finissent avec tout les dossiers en cours. Papa va bien, parait-il, mais maman n’a pas une bonne voix. Ou plutot elle essaye sans y réussir, elle me dit que les autorités auraient conseillé que papa “ne rentre pas à la maison, parce qu’il y a beaucoup de gens mal intentionnés (textuel!) qui s’en prennent aux libérés. Veulent-ils mettre papa en liberté surveillée?

Jeudi 15

On annonce que Hoveyda a été condamné à mort par le tribunal islamique. Mon inquiétude croit de minute en minute. Et
papa? Les chefs d’accusation contre Hoveyda: avoir favorisé le sionisme et la politique américaine en Iran. D’avoir agi, en somme, contre la loi du Coran. L’Amérique n’existait pas encore au 7e siècle et le sionisme, s’il y en avait, était à ses premières armes. Ces memes accusations – sionisme, favoriser les Etats-Unis – vaudraient pour papa. Cauchemar.

17 mars, samedi

Bazargan se rebelle et va voir Kh. à Qom. Il lui dit le mauvais effet que font les exécutions sommaires à l’étranger. Kh. donne l’ordre de suspendre tous les procès et toutes les exécutions jusqu’à ce qu’ont ait étable un règlement en la matière. Aucune nouvelle de maman. Papa n’a donc pas été libéré (comme l’avait promis Karim). Il y aura un procès, j’en suis sure.

1979 - 1

24 avril 1979 (est la date à laquelle j’ai réuni toutes les annotations dans mon agenda 1978 et 1979)
Papa et maman quittent Paris le 14 mars (1978) . Le16, Moro est enlevé et c’est le début d’une longue tragédie.
J’ai oublié de dire qu’à partir du mois d’octobre, la situation se détériore en Iran, avec de nombreux troubles qui se répètent en province mais, pendant longtemps, laissent Téhéran dans l’indifférence. … Aucun de nous ne se rend compte ce à quoi ces troubles vont porter. Aucun de nous n’a conscience de l’immense tragédie qui se prépare pour le pays et pour notre famille. Au mois de février, papa nous dit à table, un jour à propos de l’Europe, “cet immense réservoir de ressources humaines, philosophiques, scientifiques”, qu’elle était vulnérable parce qu’elle ne voulait plus défendre ses richesses et qu’elle en était arrivée au point où ce refus risquait de se transformer en incapacité de se défendre . Enzo lui pose alors la question: “Et l’Iran qui est si bien armé pour se défendre, sera-t-il capable de se défendre”? Et surtout contre des contradictions d’ordre politique et social qui ne pouvaient pas ne pas exploser éventuellement?” Papa répond: “Par certains cotés , l’Iran est encore plus vulnérable que l’Europe”. Il n’ajoute rien et n’explique rien. Au cours de ce séjour, il ne cesse de nous répéter “L’Europe en a pour dix ans, l’Amérique pour cinquante. Allez-en Amérique. Si j’étais vous j’irai en Amérique”. Enzo de lui répondre que s’il voulait s’abandonner au cynisme il irait en Amérique, mais que tant qu’il croirait en l’Europe, tant qu’il aurait de l’espoir, il ne l’abandonnerait pas. Je crois que papa a du le comprendre. Plus tard, le 11 avril, s’est-il souvenu de cette conversation?
…. Revenons à l’année 1978 si pleine d’évènements, riche en hypothèses. En Iran, la situation s’aggrave. Hoveyda est renvoyé au printemps, remplacé par Amouzegar qui fait figure de jeune lion avec un grand avenir. Il a été ministre des finances e du pétrole, il est connu internationalement à cause de sa belle prestance télévisive aux réunions de l’OPEP. Mais il n’est pas plus futé que les autres, si ce n’est pour ses affaires personnelles. Il “obéit”.
A l’origine des troubles iraniens, il y a évidemment la situation sociale très tendue, la mauvaise distribution de la richesse du pétrole, la cloaque de la corruption, l’indifférence du roi au sort de la population, son intéret passionné pour les affaires internationales et pour les joujoux de guerre. Il y a aussi une vilaine histoire de calomnie, lancée en novembre par le futé Nassiri (chef de la SAVAK ) contre Khomeini qui est en exil en Iraq. ) Nassiri écrit une lettre ouverte aux journaux dans laquel il accuse le saint homme de toute sorte de crimes, sodomie, corruption de mineurs etc… Naturellement, cela donne le prétexte aux disciples de Kh. et à lui-meme de rentrer en scène. A partir de là, l’étoile de Khomeini ne cessera de briller (d’une sinistre lueur).
En janvier, Carter se rend en Iran et impose au roi un changement radical de sa politique des Human Rights. Le roi soutiendra souvent par la suite qu’il n’avait pas besoin de ce conseil et qu’il avait déjà l’intention de libéraliser le régime. Avec Amouzégar, cette libéralisation commence sérieusement: entre autres, la censure de presse se fait de moins en moins sentir. Le baillon a été oté e cela provoque dans la presse une réaction prévisible: elle se déchaine contre le régime, dénonce tous les corrompus, attaque le roi. Mais la libéralisation est en cours. Au début du mois d’aout (1978) il y a un terrible incendie dans le cinéma Rex d’Abadan. Les morts sont environ 400. On accuse le régime, ou tout au moins la SAVAK, de l’avoir provoqué, Dieu sait pourquoi. L’affaire est très louche, elle ébranle sérieusement le régime. Personne ne pardonne ces quatre-cents morts au roi et cela creuse un abime entre lui et le peuple. Amouzégar démissione, il est remplacé par un des voleurs les plus notoires de l’establishment. Cela n’arrange pas les choses. Le pays bouillonne littéralement. Maman m’écrit que les accusations contre le roi et toute sa famille sont publiques, le plus souvent obscènes. Le 8 septembre, vendredi, doit avoir lieu le quarantième jour de deuil pour les morts d’Abadan . Diverses manifestations sont prévues. Sans aucun préavis, le régime décide d’établir la loi martiale. Le gouvernement n’est meme pas inclu dans cette décision. Comme gouverneur de la loi martiale, le roi choisit Oveicy (de sinistre mémoire). Décidément le souverain accumule erreur sur erreur. Il dira par la suite, et j’en suis à peu près certaine, qu’on lui a forcé la main. Il est prisonnier d’un noyau de durs qui commencent à comprendre qu’ils vont tout perdre. Toute manifestation est interdite. La loi martiale prévoit qu’on tire sur la foule. Vendredi 8, à Téhéran, elle le fait, en particulier place Jaleh. Il y a plusieurs miliers de morts. A ce point pour la monarchie, c’est vraiment la fin. Khomeiny ne cessera plus de gagner du terrain.
Sur ce, les Irakiens, en un geste de solidarité tout à fait extraordinaire envers l’Iran, demandent à Khomeiny de quitter sur-le-champs leur pays. Khomeiny se rend en France s’installer à Neauphle-le-Chateau, d’où il prépare l’insurrection, lance invective sur invective contre le régime, tout cela sous l’aile complaisante des francais. Ceux-ci sont chatouillés par la présence de ce révolutionnaire dans la terre natale de la Révolution et puis, ils ne sont pas indifférents au fait que Khomeiny pourrait réussir sa révolution. Ils veulent donc le ménager, c’est-à-dire ménager son pétrole et ses futurs rapports avec la France. En fait tout cela est si simple que c’en est banal. Le premier ministre s’en va, remplacé par un vieux général. Papa est nommé vice-ministre de la Cour et administrateur des finances royales, “comptable” comme il dit. Il ne reste d’ailleurs plus grand’chose à administrer.
(A suivre)

calzini turchesi

Perché vanno bene le foto scattate a villa Certosa, penetrando in una tenuta privata, e nell'abitazione ugualmente privata del premier Berlusconi a Roma e non quelle fatte in strada del giudice dai calzini turchesi? La Privacy è un optional?

domenica 11 ottobre 2009

1979 - 9

Vendredi 2 mars

Situation très confuse. Une coupure semble se faire entre Kh. e Bazargan.
Dimanche 4 mars
Bazargan ne semble pas capable de controler la situation. Kh. ,de Qom, lance des invectives à la Savonarole. Les exécutions continuent sur l’ordre de divers Komiteh Khomeini qui se sont formés spontanémentdans le pays, jusque dans les plus petits villages. Naturellement, dans de telles conditions, la justice (justice?) rendue est plutot sommaire. Bazargan est irrité et impuissant.

Mardi 6 mars

Maman me téléphone pour me rassurer (!). Karim et Dejahanguir maintiennent le contact avec papa par l’intermédiaire de plusieurs personnes. [ Il s’agirait en fait d’un infirmier de Qasr], mais en attendant , on ne parle pas de libérer papa. On ne “trouve pas de juge”, cequi parait étrange. Mes journées se passent dans une inquiétude latente. Je n’ai jamais rien éprouvé de semblable et je crois que ce qui distingue mon sentiment, c’est qu’il est sans issue, la situation elle-meme est sans issue, tout au moins dans l’immédiat. J’ai peur que K. Et Dj. s’habituent à la routine e ne fassent pas tout ce qu’il y a à faire . On ne peut se contenter des assurances que donnent les intermédiaires. Maman me dit que K. et Dj. vont s’adresser à Matine-Daftari, le neveu de Mossadegh, qui est un avocat célèbre (et un membre influent du comité pourl es Droits de l’Homme!!!) pourqu’il intervienne. Maman m’annonce qu’Azita et Rudy rentrent. Ce n’est pas très malin.
Jeudi 8 mars
Journée de la femme dans le monde. En Iran, les femmes manifestent contre le port du voile et autres contraintes que l’Islam impose aux personnes de leur sexe. Kh. réplique avec duvet [plusieurs femmes dans la foule reçurent ce jour-là des coups de couteau]. Matine-Daftari, président de l’organisation des droits de lhomme, demande de pouvoir surveiller les procès qui se font actuellement et de visiter les prisons pour voir les conditions de vie des prisonniers. Le gauche et le centre libéral se lient de plus en plus, en vue d’obtenir que le référendum du 30 mars ne pose pas la question “République islamique ou monarchie, mais plutot “République tout court ou monarchie”. Bazargan est impuissant et la rupture avec KH. qui est le principal baton dans ses roues, se précise de plus en plus: On annonce que le nouveau régime va faire le procès par contumace de la famille royale. Mon impression est que papa restera en prison tant que ce procès ne se fera pas. Sept personnes fusillées.

Vendredi 9 mars

Bazargan menace de démissionner. Kh. l’attaque ainsi que ses ministres qui veulent une démocratie à l’Occidentale, qui se comportent pire que les anciens ministres par leur luxe et leur inertie. Huit personnes fusillés pour délits sexuels!!! Manifestations de femmes que les jojjaheddin attaquent à coup de conteau. Le ministre de la justice déclare à la presse qu’il ne faut pas se scandaliser des arrestations arbitraires et des exécutions sommaires. André Chénier ne fut-il pas arreté et décapité pour une raison tout à fait insignificante? Merci.

Samedi 10 mars

Bazargan se réconcilie en apparence avec Kh. auquel il rend visite à Qom avec une délégation de ministres: en fait la situation pourrit et le gouvernement manque de poigne, d’idées et de volonté. Cela rend la situation de papa très dangereuse. Cha’aban Bimokh a été exécuté parce que “gangster à la solde du roi”.

Lundi 12

Appelle maman. Elle me dit que Karim a garanti (comment peut-il garantir quoi que ce soit?) que papa serait sorti dans trois jours parce que le gouvernment a investi trente juges pour qu’ils en finissent avec tout les dossiers en cours. Papa va bien, parait-il, mais maman n’a pas une bonne voix. Ou plutot elle essaye sans y réussir, elle me dit que les autorités auraient conseillé que papa “ne rentre pas à la maison, parce qu’il y a beaucoup de gens mal intentionnés (textuel!) qui s’en prennent aux libérés. Veulent-ils mettre papa en liberté surveillée?

Jeudi 15

On annonce que Hoveyda a été condamné à mort par le tribunal islamique. Mon inquiétude croit de minute en minute. Et papa? Les chefs d’accusation contre Hoveyda: avoir favorisé le sionisme et la politique américaine en Iran. D’avoir agi, en somme, contre la loi du Coran. L’Amérique n’existait pas encore au 7e siècle et le sionisme, s’il y en avait, était à ses premières armes. Ces memes accusations – sionisme, favoriser les Etats-Unis – vaudraient pour papa. Cauchemar.

17 mars, samedi

Bazargan se rebelle et va voir Kh. à Qom. Il lui dit le mauvais effet que font les exécutions sommaires à l’étranger. Kh. donne l’ordre de suspendre tous les procès et toutes les exécutions jusqu’à ce qu’ont ait étable un règlement en la matière. Aucune nouvelle de maman. Papa n’a donc pas été libéré (comme l’avait promis Karim). Il y aura un procès, j’en suis sure.

venerdì 9 ottobre 2009

Relire Céline

Je termine à l’instant les lettres de Céline à Albert Paraz. Je me suis amusée de cette langue dont je n’ai pas saisi un traître mot mais dont j’ai compris le sens et la précision. Le sens de la révolte surtout, de l’anticonformisme, contre le pouvoir, la mode, la vanité, la prévarication. Céline a supporté de me pas être aimé, compris, admiré, il a supporté d’être calomnié, traité de criminel, raciste, renégat, collaborateur, malgré son génie. Il se défend et reste debout à cause de son génie. Il est encore là. J’ai terminé le Voyage, dont tant de passages sont à méditer. Je continue ce voyage au bout de Céline, quarante ans après l’avoir lu la première fois, quand beaucoup de pages étaient encore laissées en blanc. Aurai-je le temps d'arriver au bout du personage?

giovedì 8 ottobre 2009

caccia alla volpe


Hallali! La grandiosa caccia volge alla fine. Fra poco verrà ucciso l’animale. Antipatico, non c’è che dire, furbo, predatore anche lui… di galline. I cacciatori si ergono, tesi, determinati, sui loro portentosi cavalli. La muta impazzisce all’unisono con guaiti furiosi. Fra poco la preda sarà sbranata, la coda portata via in trionfo. Chi è la vittima?

martedì 6 ottobre 2009

numeri...

Lo sapevate che la zona rossa intorno al Vesuvio comprende 200 kmq , 18 comuni e 600.000 abitanti, la zona gialla a pericolosità differita 1100 kmq, 96 comuni e 1.100.000 abitanti e, ben dentro, il più grande costruendo ospedale del Meridione, la zona blu, 14 comuni e 180.000 abitanti? Zone a alta densità, nessuna via di fuga se non si abbatte interi abitati? Cronaca di un altro (mega) disastro annunciato?

martedì 29 settembre 2009

Obama and Iran

Does President Obama have the money to face yet another military showdown, this time with nuclearized Iran?

domenica 27 settembre 2009

Nanà è partita


Nanà è partita


Nanà è partita, disse la signora V. alle sue conoscenti in cremeria, mentre facevano colazione. E’ partita, la Nanà, raccontò alle sue amiche dal parrucchiere, mentre le dipingevano di rosso le unghie delle mani e dei piedi. Nanà è partita, riferì al panettiere che era sorpreso di vedere lei a comprare il pane e non la sua domestica, la piccola sarda bruttina con la quale scambiava sempre qualche battuta.
E’ partita. E dov’è andata? In Sardegna forse, non ha lasciato detto. Non aveva lasciato né un biglietto né niente, la piccola domestica dall’età indefinita. La conoscevano tutti in paese, per questo notarono la sua assenza e chiesero di lei. La conoscevano anche le inquiline del condominio di fronte, più brutto certo di quello che abitava la signora V.. Spesso, mentre stendevano i panni sui balconi, schiamazzavano: Nanà! Nanà! e quando appariva con il cencio in mano, la salutavano e scherzavano con lei. Perché Nanà era sorridente e allegra. Certo quando la signora V. era sul suo terrazzo a prendere il sole in bikini, con lo specchio di carta stagnola intorno al collo per meglio riflettere i raggi del sole sulla pelle, nessuno si azzardava a schiamazzare e Nana’ non si affacciava. Restava dentro a fare il suo lavoro ed era brava, solerte, mai si prendeva un giorno di vacanza. Sempre lì, anche di domenica.
Presto le domande si fecero più pressanti sulla scomparsa di Nanà. All’inizio, la signora V. ripeteva con insistenza che Nanà era andata a trovare i suoi amici in Sardegna. Ma il suo sguardo si faceva sempre più incerto, così come la sua voce. Dopo un po’ di tempo, dovette cambiare registro: non si è più fatta viva. Non una parola. Siamo molto preoccupati. E i parenti? Nanà era orfana, questo era risaputo.
Forse sarà il caso di avvisare i carabinieri, disse un ospite invitato a cena a casa V., sorseggiando un campari. E’ passato più di un mese. I carabinieri, e cosa li diciamo dopo più di un mese? rispose il marito della signora V., ma lei lo rimbeccò subito, inviperita: Adulta e vaccinata, non siamo mica i suoi guardiani. Era molto seccata la signora V. e un piega aspra le deformava le labbra rosse. Dopotutto era lei a pagare il prezzo dell’assenza di Nanà. Era lei, ormai senza domestica, a dovere fare i lavori in casa, visto che non trovava né cercava nessuno che la potesse rimpiazzare. Nanà era lì da una vita, conosceva le sue abitudini. Ricominciare da capo con un altra, magari disonesta o sfaticata. Un problema.
Il marito della signora V. era un uomo che badava ai fatti suoi. Ma dopo tutto questo tempo, si fece scrupolo e avvisò i carabinieri. Un giovane appuntato della Stazione di comando, sardo pure lui, prese a cuore la faccenda e cominciò a indagare.
Che tipo era, la Nanà, innanzitutto… Lo chiese alla signora V. che rispose: tranquilla, molto affezionata a tutti noi. La trattavamo come una di famiglia. L’ingrata, pensò, ma non lo disse. La portavamo con noi anche a San Remo, pensi. Aveva amicizie esterne? No, era sempre in casa, qualche volta si metteva nel cortile a ciarlare con le vicine dirimpettaie, tutte donne del suo livello. Un uomo? Un uomo, la Nanà? Sta scherzando! Non l’ha mai vista? Ma come non l’ha mai vista, se la conoscono tutti in paese! Perché, cos’aveva di tanto particolare? Era brutta, disse la signora V., quasi sillabando, e la sua bocca rossa diventò piccola e tutta tonda. Scosse la lunga chioma bionda, infastidita. Era piccola, non più di un metro e quaranta, quasi una nana. Con un faccino da nana e mani e piedi da nana, un caschetto di capelli neri, certi capelli duri, quasi come crini di cavallo. Proprio brutta, quindi, ribadì l’appuntato. Ma aveva occhi buoni, aggiunse il marito della signora V., e anche un sorriso impagabile. Ma cosa dici, Vittorio? Perché? Non era gentile il sorriso della Nanà? La signora V. guardò il marito stralunata. Avete una foto, chiese il giovane carabiniere, sarebbe utile per le indagini. La signora V. cercò nel secrétaire e trovò una foto di Nanà vent’anni prima che teneva per mano un bimbo. Sembrava una bimba anche lei.
Raccontava niente della sua vita? Cosa poteva raccontarci, poveretta, la sua vita era tutta qui, in questa casa. Una vita, ce l’avrà avuta pure lei, disse il marito, quietamente. E tu cosa ne sai? Il dottor V. arrossì leggermente e si rincantucciò, com’era solito fare quando lei era arrabbiata. Lei infierì: Ne sai qualcosa tu? Allora dillo a questo giovane appuntato.
Bel ragazzo, l’appuntato. Alto, magro, capelli ricci, occhi dolci e attenti. La signora V. lo aveva squadrato subito, notando l’impeccabile divisa. Ma ora guardava il marito e lui la sorprese alzando la voce. Cosa ne posso sapere io, Virginia? L’appuntato s’irrigidì un poco, pensando Ah! Qui ci sta sotto qualcosa. Si ricredette subito di fronte alla figura elegante e bonaria del dottor V. Impossibile. Non con una donna alta un metro e quaranta e con capelli come crini di cavallo. Il dottore aggiungeva sopra pensiero: tutti hanno una vita, non crede? La moglie continuò a osservarlo con quello sguardo ironico. Poteva essere? Una volta tanto.
Ma non diceva proprio niente, questa Nanà? Sì signora, sì signora… E niente altro? Ascoltava, soprattutto. Stai dicendo che mi confidavo con la cameriera, Vittorio? scattò la signora, ma il marito alzò la mano in segno di stanchezza e questo la sorprese più che mai. Allora, per cancellare la brutta impressione, lei ebbe un sorriso di circostanza. Nanà faceva parte della famiglia. Ascoltava tutti, ascoltava i miei figli da piccoli e anche quando sono cresciuti. Conosceva ogni segreto di questa casa.
Avete guardato fra le sue cose? Magari qualche indizio. Nanà di suo non aveva niente, tranne il nostro affetto, disse la signora orgogliosa. Salirono nella mansarda dove la piccola domestica aveva la camera. Una cameretta spoglia, un letto, un comodino, una armadio, una sedia, un abbaino. Sotto il letto un valigia molto vecchia con dentro qualche immagine di santino, una sciarpa di seta rosa, e cartoline della Sardegna, tutte raffiguranti il mare. Forse qua in Piemonte le mancava il mare, disse la signora V. un po’ stupita. Forse le mancava casa sua, l’interruppe il dottore. Ma Vittorio, cosa dici? Questa era casa sua.
Bisogna scoprire dov’è andata a finire. Lei indaghi, ordinò la signora V. all’appuntato e costui si accigliò. Non per niente, era sardo e carabiniere, non prendeva ordini da nessuno fuori della gerarchia. Non era mica Nanà, lui, checché ne pensasse la signora. Indagò perché era il suo dovere e scoprì che Nanà era arrivata fino a Civitavecchia in treno. La riconobbe dalla foto uno della polizia ferroviaria che l’aveva fermata in stazione, pensando che fosse una bambina smarrita. Disse che sembrava tranquilla, portava una borsetta nera e una sporta per la spesa, nient’altro. Gli fece vedere la carta d’identità e se ne andò. Dove, non fu possibile scoprirlo e l’indagine si fermò lì per volere del maresciallo. La spesa non si giustificava. Nanà non era abbastanza importante. Probabilmente era viva e non voleva essere scoperta.
L’appuntato riferì ai signori V., un sabato mattina. Gli fu offerto il caffè su un vassoio d’argento con un centrino lavorato. Nessuno dei tre credeva alla fuga. Era successo qualcosa, di questo erano sicuri: la signora V. perché non poteva accettare che Nanà fosse partita così, l’appuntato perché era deluso che l’indagine fosse stata interrotta, il dottore per motivi che non chiarì. Disse a mezza voce: chissà quali paura si teneva dentro, povera Nanà. Paure, paure, buttò lì sua moglie. Si, paure, ma tu non sai cosa vuole dire. Cosa intendi? Gridò, lei smarrita, ma nessuno le diede ascolto. Ci sarà pure un motivo perché l’ha fatto. Fatto cosa, chiesero in coro la signora V. e l’appuntato? Niente, niente, è un po’ strano, tutto qui. Non disse mai nulla? insistette il carabiniere. No, Nanà era la discrezione personificata, riferì il marito della signora, di una compostezza assoluta. Difficilissimo capire che cosa pensasse veramente. Faceva il suo lavoro, sempre affabile, ma non diceva nulla.
Invece Nanà qualcosa aveva detto, a una delle dirimpettaie. L’appuntato lo scoprì quando cominciò a frequentare la bella ragazza napoletana che si chiamava Vincenzina. Seppe da lei che un giorno, risalendo a piedi la collina verso il paese, Nanà le aveva detto che aveva paura di essere sepolta viva. Preferiva finire in fondo al mare insieme ai pesci. E quando succederà, sicuro che non mi troverà mai nessuno perché così avrò deciso.
Da Civitavecchia partono i traghetti per la Sardegna, si ricordò allora l’appuntato. Il mistero era chiarito e poteva mettersi l’anima in pace.


Vada, 20 febbraio 2004


Questo piccolo racconto l’ho scritto in memoria di N…, a cui ho dato il nome di Nanà. Molti leggendomi sapranno esattamente di chi parlo e la ricorderanno con affetto. Nana’ è veramente esistita ed era così come la descrivo: brutta, di età indefinita e di dignità assoluta, persona civile e sempre affabile. E’ scomparsa e non si è saputo nulla della sua fine.

domenica 20 settembre 2009

1979 - 8

Jeudi 22 février (suite)

Djehanguir, par ailleurs , connait le beau-frère de Kh. e l’a mis en branle. Dj. e Karim se donnent beaucoup de mal et sont en rapport indirect avec papa mais ne peuvent le voir . Maman se fait du souci pour la santé et le moral de papa (“pourra-t-il se laver et se raser. Tu sais que pour lui la propreté corporelle est une maladie). Je reste très inquiète. [A partir de ce coup de téléphone a commencé pour nous une période de cauchemar où s’alternaient les moments d’espoir et d’optimisme et les moments de désespoir. Le jeu du chat et de la souris, les membres di Komiteh jouant le chat et nous la souris. Ils se sont moqués de notre gueule avec une facilité étonnante. Nous les avons crus parce que nous l’avons voulu et parce que nous ne pouvions faire autrement. Eux ont poursuivi leur objectif avec une constance et une cohérence, je dirais avec une subtilité surprenantes pour des iraniens. Je continue à recopier mes notes…]

Vendredi 23 février

Autres détails obtenus par Azita qui a parlé à Karim. Il lui dit que papa devrait etre relaché la semaine prochaine, qu’il n’a pas été arreté sur une accusation mais simplement prié de se rendre au Komiteh (où il se trouve encore! Pratiquement prisonnier de ces gens), pour rendre compte de ce qu’il sait sur la Cour et, dès qu’il aurait été interrogé, il serait libéré. Kh. aurait fait savoir que papa doit etre considéré comme son hote. Saideh dissuade maman de rentrer à Paris et la prie de prolonger son séjour pour bien se reposer. Maman, très soulagée, se repose toute la journée. Réussissons enfin à parler à Karim qui confirme: papa aurait été arreté vendredi dernier à cinq heures et demie (Karim était encore au travail. Il est rentré à six heures). La scène aurait eu comme témoin Monique Nassiri, la voisine mes parents, qui a dit que papa a été traité avec une extreme courtoisie. Monique a tout de suite téléphoné à Jacqueline qui a appelé Djehanguir.

Samedi 24

Pas de nouvelles sures sauf que la grande manifestation organisée par les fedayns a été interdite. Elle se déroule à l’intérieur de l’université. Le mécontentement croit de jour en jour, à cause de la faiblesse de Bazargan et de l’omniprésence des mollahs qui ont envahi toute la vie privée e publique. Les gens ralent.

Dimanche 25

Journée tranquille. Allons avec maman visiter la merveilleuse abbaye de Vezzolano, dans un cadre enchanteur. Maman est détendue et encouragée, mais elle pense tout le temps à papa (“qui, dit-elle, aurait tellement aimé cet endroit”). Tout en étant souriante, elle n’arrive pas à réprimer sa tristesse.
Taleghani se serait détaché de Kh.


Lundi 26 février

Kh. s’en va à Qom, ce qui est inquiétant [en me relisant maintenant , j’ai l’impression d’avoir été d’un aveuglement crasse et stupide. Je pensais vraiment que Kh. était une garantie pour papa? Je suppose que c’était normal]. Saideh nous téléphone le matin pour nous dire que papa serait dans la prison de Qasr (modèle, parait-il) avec Hoveyda et tous les gros bonnets du régime précédent. Il est traité avec égard, devrait voir Karim aujourd’hui. Son dossier est pret, “on attend seulement qu’un juge y jette un coup d’oeil” (textuel!) pour le libérer. Ceci devrait se passer dès avant la fin de la semaine. Maman est rassurée, elle jubile, mais Enzo et moi restons inquiets. Enzo s’inquiète surtout de ce que papa soit avec Hoveyda et les autres. Il craint qu’on finisse par faire un seul et unique procès qui serait très désavantageux pour papa et pour cause. [Quand je pense qu’en novembre à Paris, au cours d’une conversation, Djehanguir me disait “dans la pire des hypothèses ton père aura un procés qui servira à le blanchir”. Je m’étais emportée et lui avait répliqué: “ tu ne connais pas ton Histoire. Quand donc, dans des circonstances pareilles, les procès ont-ils jamais blanchi qui que ce soit. Quand il y a la volonté de condamner quelqu’un, on y arrive par n’importe quel moyen”.] Enzo insiste pour que maman obtienne que papa soit mis ailleurs, le mieux serait une clinique. Dj. , par contre, est satisfait. Cette vilaine aventure aurait servi à protéger papa d’un mauvais coup par ces petits groupes girovagues qui font la pluie et le beau temps et terrorisent tout le monde. En outre, il pense que papa a payé de la sorte le tribut au nouveau régime et qu’on lui foutra la paix après. Moi je suis inquiète et le resterai tant que papa ne sera pas sorti de prison et de l’Iran. Départ de maman.

27 février

pas de nouvelles aujourd’hui.
28 Fèvrier

Maman me téléphone à deux heures. Karim a parlé à Azita, lui a dit qu’il n’a pas encore vu papa (mauvais), qu’à cause de la grande désorganisation du Komiteh on n’a pas encore trouvé un juge (mauvais). Il ne dit rien d’une date éventuelle de libération. Par contre il confirme que les gens en ont marre et ralent sans arret. Il a assisté à un meeting à l’université où libéraux et gauchistes auraient fait l’éloge de papa. Kh. s’en devrait aller à Qom pour laisser les coudées franche à Bazargan qui en a par-dessus la tete de lui et de son Komiteh.

1er mars

Je suis incapable de lire les journaux, de travailler. Je n’arrive pas à trouver une explication à tout ce qui se passe dans le monde. Ma seule lecture: “Le premier cercle “ de Solzhenytsin. Très indiqué. Pourtant je trouve que c’est un livre plein d’espoir. Toutes mes pensées sont pour papa dès le réveil, depuis que cette horrible histoire a commencé. Aujourd’hui, après le soulagement que m’avait apporté le coup de fil de maman, j’ai été très cafardeuse. En faisant mon ménage ce matin j’ai eu, dans un instant de grande lucidité, la notion très claire de ce que ces gens vont faire de papa: comme ils savaient que papa a énormément de relations à l’étranger et que son arrestation ferait du bruit, ils nous ont désarmés avec leurs singeries, (Papa hote de Kh. Papa interpelé juste pour etre interrogé sur la Cour. Papa installé à Qasr … dans le plus grand confort…) pour que nous n’ameutions pas l’opinion publique. Ensuite ils vont prolonger sa détention sous prétexte qu’on ne trouve pas de juge, puis quand on l’aura trouvé, il dira qu’il ne peut éviter un procès et qu’au fond le procès servira à”blanchir” papa et qu’il n’a rien à craindre. On fera un procès en commun avec Hoveyda, il sera trop tard pour ameuter l’opinion. Papa sera condamné parce qu’après tout il était là, il a tout vu, il ne pouvait pas ne pas savoir, il n’a rien fait pour empecher. Comment pourra-t-il prouver le contraire? Sur la seule preuve de sa réputation? L’opinion se taira en France comme ailleurs, le pétrole et l’oubli aidant. Au mieux ce sera l’exil, au pire la prison [J’étais bien optimiste. Je n’avais pas encore sondé jusqu’è la boue les intentions de ces gens]. Je voudrais croire le contraire, mais en attendant cela fait quinze jours déjà et “on ne trouve pas de juge” et Karim n’a pas encore vu papa.

martedì 8 settembre 2009

President Chavez at the Venice festival

Is Mr. Oliver Stone convinced of doing the world a favor by making a star of President Chavez at the Venice Festival?

1979 - 7

Vendredi 16 février

On annonce l’exécution de Nassiri, Khosrowdad, du gouverneur général d’Esfahan, et de Rahimi (qui sera dépecé par la foule). Ils auraient été simplement menés sur le toit de l’école Alavieh (QG de Kh. où celui-ci se trouvait) et tués Nassiri se serait fait trainer jusqu’au toit. Commentaire d’un journaliste: “Le nouveau régime a procedé à cette exécution presque (je souligne) sommaire (le procès a été fait selon la loi islamique) pour calmer ceux qui reprochent au gouvernement sa trop grande modération. A Tabriz, toujours des troubles. Demain ce serait l’ordalie pour Kh. qui a donné l’ordre aux populations de reprendre le travail après ces deux jours fériés. (jeudi 15, anniversaire du prophète et vendredi jour de repos et de prière). Les travailleurs rechignent déjà et exigent qu’on revoie leurs conditions de travail. Les aéroports et les frontières sont toujours fermés.
Une pensée me frappent soudain et m’attriste: si papa doit s’exiler à Paris, qu’adviendra-t-il de sa belle bibliothèque? Cela doit etre une des raisons pour lesquelles il ne veut pas quitter l’Iran. )En fait cet après-midi à 5.30 papa a été arreté. Il ne reverrait jamais sa famille , sa maison, ses livres. Je continue…)
17 février
A Téhéran, le travail a repris partout à 90% sur l’ordre de Kh. Les ouvriers du pétrole aussi ont recommencé à travailler. Mais les gens demandent les réformes tout de suite. L’exode des étrangers, surtout des américains . Arrestations en masse. (Quelle ironie: j’écrivais cela avec tant de naiveté, comme si rien ne devait toucher papa).
Dimanche 18 février
Pas de communications possibile avec l’Iran à cause d’une “panne technique”. Maman n’a pas parlé à papa depuis mercredi dernier. Elle s’inquiète de ce long silence. Saideh nous dit que tous les passeports ont été retirés et que personne ne peut quitter l’Iran avant deux mois, en attendant que de nouveaux passeports sont émis. Saideh est inquiète.

Lundi 19

On annonce à la télévision que Bakhtiar n’a pas du tout été arreté mais qu’il aurait fui et qu’il se trouverait en lieu sur (dans sa tribu?). Grand mystère. On annonce aussi que d’autres militaires et civils auraient été arretés et que 4 généraux auraient été exécutés dont un “ex capo della polizia segreta”. Je fais semblant de rien mais me sent palire jusqu’à la racine des cheveux. Maman (qui est avec nous en Italie) a très bien compris. Elle me demande: “ils ont bien dit ex capo della polizia segreta. C’est qui? Nassiri a été tué. Moghaddam s’est suicidé (ce qui n’étais pas correct. Moghaddam était encore vivant), Teymour Bakhtiar est mort depuis longtemps”. Elle n’a pas l’air inquiète mais cela la travaille autant que moi. J’en parle à Enzo qui en parle à un ami bien placé qui lui conseille d’appeler un journaliste de La Stampa pour plus de détails. Le journaliste dit qu’il s’agit du chef de la SAVAK de Ghazvin, plus tard on apprendra qu’il s’agit de celui de Kermanchah. Grosse émotion. Toujours pas de communication avec l’Iran à cause d’une “panne technique”.

Mardi 20

Toujours pas de communication avec l’Iran. Situation toujours très grave. Bazargan a l’air plutot débordé par les évènements . Il ne semble pas en mesure d’éviter les fusillades ni les arrestations ordonnées pas le Komiteh de Kh. alors qu’il a vait prétendu etre en mesure de le dissoudre et de prendre la situation en main. Il semble au contraire furieux de ces représailles qui ternissent l’image du nouveau régime. Il promet la reprise des fournitures de pétrole aux pays étrangers.

Mardi 21

Après le diner, Saideh parle longuement à Enzo. Maman, dans un éclair, a l’intuition qu’is se passe quelque chose de grave. Elle se met à trembler comme une feuille et devient verte. Je suis obligée de lui administrer du cognac et du sucre et de la rassurer, tout en me sentant horriblement inquiète. Enzo la rassure aussi puis il vient dans la cuisine me dire que Saideh a appris pas un ami journaliste de France Inter que papa aurait été arreté mais qu’elle attend confirmation demain a 5h. Naturellement, je suis prise de panique, mais doit me controler à cause de maman. Je voudrais aller à Téhéran , étant en possession d’un passeport italien. Enzo pense que ce ne serai pas sage, que je ne pourrai rien faire. Toujours pas de communication.

Jeudi 22 février

Fais semblant de rien pendant toute la journée. Maman me semble rassurée par mon attitude mais tout à fait fatiguée par sa crise d’hier soir. J’attends cinq heures avec angoisse. A cinq heures rien ne se passe. Enzo me téléphone pour me dire que Saideh ne rentrera pas avant neuf heures. Je suis bien convaincue au fond de moi-meme que la nouvelle est vraie. Il n’était pas probable que papa échappe à l’attention de ces gens et passe inaperçu. A neuf heures Saideh téléphone et confirme la nouvelle. Mamn prend bien la chose et nous rapporte toutes les démarches faites par Saideh auprès des amis français de nos parents pour qu’ils interviennent (Georges Buis qui, une semaine avant le retour de Kh, suppliait maman d’obliger papa à revenir à Paris, Jean Lacouture, André Fontaine). Peu après Saideh nous rappelle pour dire qu’elle a enfin parlé à Djehanguir. Papa serait à l’école Alavieh, centre du Komiteh KH. avec tous les gros bonnets. Karim aurait écrit une lettre à Kh. pour lui rappeler tous les égards que papa a eus pour lui lors de son emprisonnement (en 1963) et l’informer que papa est malade et que sa santé exige beaucoup de soins.

Tempo di vendemmie

Per noi, è tempo di vendemmie. Premature quest'anno: i bianchi dieci giorni prima, il merlot una settimana prima, il cabernet quasi tre, chissà cosa ne sarà del sangiovese che normalmente è maturo a fine settembre, inizi ottobre. Non piove, non vuole piovere, una disperazione. Le prime raccolte si sono fatte sotto il solleone di agosto, tutti trafelati, gli avventizi senegalesi in pieno ramadan, senza poter bere o mangiare, poveracci, e devono lavorare lo stesso. Si è anche aperta la lunga stagione in cantina a vinificare, a sorvegliare la fermentazione e l'andazzo generale di ogni tino o tinella, sempre circondati dall'odore di vino, sin dalla mattina quando si entra in cantina per fare il giro di assaggi di mosto e fecce.
Bé, un motivo c'era per il mio silenzio su questo blog. Oggi c'è stato una breve finestra e ne approffito per postare il ritratto di Ilya. Leggetelo, è una storia curiosa.

Ilya


1990. L’estate dopo il crollo del muro di Berlino, una vacanza nell’Unione Sovietica che ancora non si chiamava ex-Unione Sovietica e non si chiamava ancora Russia, ed era a metà del guado, disperatamente. Per me e i ragazzi era la prima volta e quindi non eravamo in grado di notare le differenze, tranne i tassisti ladri di Mosca che tutti dicevano mafiosi. Per il resto era come da letture: le vetrine dei magazzini Gum sulla piazza del Cremlino che sembravano sgargianti da lontano e, invece da vicino, erano tutte fatte di carta crespo, i vestiti dei manichini, persino la biancheria intima e gli ombrelli. Tanta arte in quelle vetrine e niente altro. All’interno di quella splendida struttura, le file si formavano in un baleno ogni volta che qualcuno si fermava a un banco. La gente si assembrava, a furia di spintoni e di gomitate si faceva avanti per poi dileguarsi non appena si accorgeva che non c’era niente da comprare. Le camicie le buttavano giù i commessi dall’ultimo piano, urlando, per paura della folla. C’era tanta fame, anche per noi che avevamo i soldi, semplicemente perché il cibo scarseggiava. Il nostro turismo sfrenato lo facemmo a pancia vuota a Mosca, a Kiev.
Infine, prendemmo un aereo per Tiblisi in Georgia. Enzo aveva dei progetti con i georgiani e io volevo andarci perché i miei nonni si erano incontrati lì nel 1916. Arrivammo nella tarda mattinata. Nell’aeroporto non c’era nessuno ad aspettarci e noi che pensavamo a un’accoglienza VIP! Siamo in mezzo al nulla di nuovo, con la prospettiva di dover cercare il bagaglio, un albergo, magari di dover prenotare il volo di ritorno a Mosca. Un’impresa. Non un’anima che parli inglese, né poliziotti, né soldati. Alla fine usciamo dall’edificio e ci mettiamo a camminare sulla strada lì davanti, senza meta. Vediamo un bambino di sei o sette anni, straccione ma con un bel viso, e gli chiediamo “Intourist? Intourist?”. Dopo una lunga camminata ci porta davanti a una palazzina color ocra, che pare sia l’Intourist, l’unica certezza per gli stranieri in questo Paese, per quanto dubbia. Diamo una mancia al ragazzino. Dietro di noi appare una limousine Chaika, nera con i vetri oscurati che avanza piano piano. Una donna secca siede accanto all’autista, una vera befana con i tratti duri. Ci interpella e chiede chi cerchiamo. Le diciamo che il nostro comitato di accoglienza non si è presentato, al che lei ci fa segno di salire. Poldy dice dopo di aver temuto di essere sequestrato da quella donna che sembrava davvero una del KGB. Ci lascia davanti a un cancello che dà direttamente sulla pista. Lì, insieme ad altre auto, ci aspetta un’altra Chaika anni Cinquanta, subito ribattezzata “Christine” da Leopoldo. Il nostro anfitrione si frega le mani con aria inquieta, si risolleva quando ci vede arrivare. Abbracci e saluti e ci spiega che l’aereo è giunto con mezz’ora di anticipo. Stranezze di questo paese. Noi siamo ancora scossi, dopo la strizza di prima. Un signore del gruppo si avvicina e ci rivolge la parola in un inglese impeccabile, con l’accento americano e una bella voce da basso. Sembra di sentire Humphrey Bogart e questo ci rassicura non poco. Dice di chiamarsi Ilya e sale in macchina con noi. Gli altri ci accompagnano in pompa magna - una vera scorta che diverte i ragazzi e mi pare un po’ ridicola – fino a un grande edificio in cima a una collina, fuori città, anzi proprio in mezzo a un nulla che somiglia molto al deserto iraniano. Il palazzo ha un’aria strana, lussuosa e decrepita insieme. Guest-house KGB? mi chiedo. Probabile. Abbiamo a disposizione un intero appartamento pieno di fiori, tutto molto ufficiale. In mezzo all’immensa sala da pranzo, un tavolo che crolla sotto il peso del cibo, gran festa dopo Mosca e Kiev: molti antipasti alla maniera orientale, minestre, e il classico steak-frites, un po’ troppo abbrustolito, che Leopoldo divora felice.
A tavola con noi ci sono i grossi papaveri che ci hanno accolto. Il discorso porta subito sui moti indipendentisti nelle repubbliche sovietiche e viene fuori la volontà della Georgia di staccarsi senza indugio dalla Russia. E Ilya traduce… E traducendo aggiunge del suo, ne sono sicura. Trapela dalle sue parole un rifiuto definitivo del regime. Tanto gli altri non lo capiscono. Ilya vuole metterci dalla sua parte o forse mettere se stesso dalla parte nostra che veniamo dall’Occident. Vuole farci capire subito che non ha niente da spartire con l’Unione Sovietica. Ha un atteggiamento un po’ irritante anche se comprensibile, non c’è solo ospitalità orientale, anche un po’ di servilismo.
Comunque il suo inglese non fa una piega. Ilya ha una quarantina d’anni, più che meno, è pelato, piuttosto brutto. Cammina dinoccolato come un americano, parla con la bocca storta come un americano. Non sembra solo, è un americano. In tutto e per tutto. Non è un’impostura, la sua. E’ una lunga storia. Di un ragazzo sovietico cresciuto nella provincia profonda del Caucaso, è tutto dire. A mano che mano che facciamo amicizia, ci spiega che la sua perfetta conoscenza dell’Inglese viene da uno studio approfondito fin dall’adolescenza. Allora frequentava anche sale cinematografiche dove proiettavano film americani, donde la voce da Humphrey Bogart. La cosa non mi torna. Come facevano a proiettare film americani in inglese nella Tiblisi degli anni Cinquanta e Sessanta? Mi sembra una cosa strana. Dice di averne rivisto alcuni una ventina di volte e io subito a immaginarlo ragazzo, davanti a un specchio, a ripetere le battute e i gesti…
Più tardi Ilya aveva anche insegnato l’inglese in un istituto universitario e fatto doppiaggi di film americani. Ora, sì, mi torna e capisco che si sia immedesimato… E fin qui tutto bene. Il peggio viene dopo, sotto il regime di Breznev, nel colmo di una guerra fredda ormai priva di senso e, per questo, sempre più dura. Aperture fasulle verso fuori, chiusure terribili dentro. E questo giovane in cerca d’autore in una solitudine estrema, sospettato e sottilmente perseguitato. Forse la cosa, dal punto di vista del regime, poteva giustificarsi. Non era normale uno come lui, non era normale la sua venerazione dell’America. Anzi, era torbida e biasimevole. Qualcosa ci doveva essere sotto. Non importava che fosse per lui materialmente impossibile avere un qualsivoglia contatto con l’esterno, tranne quello ufficiale con stranieri di passaggio come noi. Era un traditore nell’anima che aspettava solo l’occasione buona.
Arrivò la Perestrojka. Gorbacev voleva dimostrare al mondo la sua intenzione di cambiare le cose e il mondo gli chiedeva di allentare la stretta non solo sui dissidenti, gli ebrei, ma su tutta la popolazione. Cominciarono a rilasciare passaporti. Ilya ottenne il suo e partì per gli Stati Uniti. Non so con quale soldi e con quale prospettiva. Forse qualche contatto era riuscito a farselo alla fine.
Ci racconta la sua gioia quando arrivò a New York, quando camminò per le strade, completamente libero. Dice di avere comprato per prima cosa un pretzel davanti al Rockefeller Centre perché voleva fare una cosa che facevano gli americani. Dice di aver passeggiato per giorni per saziare gli occhi e l’anima e di avere spesso attaccato bottone con i passanti, giusto per sentire la lingua. Nessuno sospettò per un istante che fosse straniero e questo lo riempì di euforia. Era a casa sua.
In qualche modo – non ci spiega nulla in proposito – riuscì ad ottenere un giro di conferenze in diverse università della East Coast, anche abbastanza prestigiose. C’era una grande curiosità in Occidente verso l’Unione Sovietica che si stava sfaldando davanti agli occhi del mondo. Pare plausibile che uno come lui fosse chiamato a raccontare le sue esperienze, ma come sia successo non lo so. Comunque si sentì arrivato. Ricordo che a Tiblisi indossava pantaloni di velluto e una giacca di tweed con toppe sui gomiti, e camicie di flanella. L’unica cravatta che gli ho visto aveva le classiche strisce. Sì, somigliava molto a un intellettuale Ivy League, tranne che per gli occhi sempre un po’ smarriti, se non inquieti.
Queste conversazioni con Ilya si svolgono soprattutto durante le nostre gite giornaliere: nel bazar così ben rifornito da sembrare irreale dopo Mosca e Kiev, nella grande piazza centrale dove si erge una bruttissima statua di Lenin tutta imbrattata di vernice rossa e parzialmente scalfita da esplosioni. Avremo l’occasione poi, durante uno dei tanti banchetti, di vedere passare i bulldozer che la sradicheranno e poi di vederla divelta in terra. Un giorno storico che fa raddoppiare i brindisi a tavola e meno male che sono di vino georgiano, non di vodka. Spesso, in quelle occasioni, siamo soli, i ragazzi e io, con Ilya. Enzo deve fare affari con i Georgiani, curiosi affari davvero in cui chiedono di pagare la costruzione di un aeroporto con un lotto di taniche di alluminio! Hanno bisogno di tutto, non solo di aeroporti, ma anche di strade e di uffici e di alberghi. Ti stordiscono di discorsi ma non hanno niente da dare in cambio, se non la simpatia, le loro splendide voci, un ottimo cognac e un vino che non regge il confronto con quelli europei. Per di più sono sull’orlo di una guerra d’indipendenza che ha tutte le premesse di una guerra civile.
Durante i banchetti che sono tanti e riuniscono tante persone - ognuna delle quale dovrà brindare a ciascuna delle altre, alle famiglie e agli antenati e ai morti e al popolo, lunga vita al popolo – io sono sempre seduta accanto a Ilya perché continui a tradurre. Mi sono messa fuori dai brindisi, essendo donna, ma Ilya beve, eccome! Allora torna a essere georgiano. Non ha più voglia di imitare gli occidentali, né di tradurre per loro. Si ritrova al caldo di una socialità rumorosa, rissosa, un po’ becera, in cui risuonano grosse risate, intorno a barzellette salaci o battute argute, inframmezzate da cori strepitosamente belli. Con la sua voce da basso, Ilya canta in modo splendido. In tutto questo, tuttavia, noto con curiosità che gli altri lo tengono in disparte. Più una sorta di lacché, a dispetto o forse a causa del suo bel inglese e del suo scimmiottare gli americani. Ogni tanto lo bersagliano, forse anche di insulti, e questo lo possiamo intuire facilmente. Ilya sorride penosamente e non traduce. I suoi occhi diventano ancora più smarriti.
In realtà è abituato, Ilya, a stare fuori. In America, dopo l’iniziale successo delle sue conferenze, ci fu una crepa nei suoi rapporti con gli americani, sottile, sottile, dapprima e poi sempre più ampia. Le diffidenze della guerra fredda erano dure a morire e qualcuno cominciò a farsi delle domande: chi era costui? Chi lo aveva inviato in America e a che fine? Nessun sovietico parlava così bene l’inglese tranne le spie del KGB. Si sapeva della rigorosa preparazione che essi ricevevano. Non poteva essere bona fide questo suo amore sviscerato dell’America, o lo poteva anche essere, ma quante volte era successo che costoro ricattassero qualcuno e lo piegassero alla loro volontà politica. Che non poteva essere cambiata dall’oggi al domani. Neanche Gorbacev era dotato di una bacchetta magica e doveva fare i conti con un enorme establishment militare, nemico per tradizione dell’America. Insomma, nel giro di pochi mesi, l’idillio finì tra Ilya e l’America. Non gli fecero niente. Lo invitarono prima a lasciare il suo posto di conferenziere senza alcuna spiegazione, ma questo lo fanno anche con i loro dirigenti d’azienda. E poi a lasciare il paese, semplicemente. I sogni di Ilya svanirono di colpo. Per un po’ girovagò per le strade di New York, senza più comprare i pretzel. Si cercò un ristorante georgiano dove ubriacarsi come si deve e in sacrosanta pace. Alla fine, dovette rendersi all’evidenza e partire.
Lasciando la Georgia per gli Stati Uniti, aveva lasciato il posto di lavoro con la speranza di non ritornare più. Ritornando dovette ricominciare da capo, sotto gli occhi sospettosi e beffardi di tutti quanti i suoi conoscenti. Era stato rifiutato dagli americani, o forse era una scusa, una copertura per motivi inconfessabili e pericolosi. Il destino di Ilya era come un cane che si morde la coda. Meno male che sapeva l’inglese, era il suo lasciapassare, ché di lasciapassare i sovietici la sapevano più lunga di chiunque. La Georgia come tutti le repubbliche sovietiche aveva bisogno dell’inglese perché aveva bisogno del mondo esterno. Ed è stato l’inglese a salvare Ilya, malgrado tutto, anche se in posizione di sudditanza. Ilya era umiliato, ma in fondo sperava, sperava veramente in un cambiamento che avrebbe reso la sua vita, pure nell’anonimato, normale, come accade in Occidente.
Chissà. Non l’abbiamo più visto né sentito. Gli ho ordinato dei libri in America e glieli ho spediti. Non ha mai risposto. A quel punto era scoppiata la guerra civile.


Valle Ceppi, novembre 1992