martedì 25 agosto 2009

1979 - 6

Vendredi 9 février

Cette nuit à 23 h, après une transmission de la télévision sur Kh. , les cadets de l’école d’aviation de Doshan Tapeh à Narmak se sont déchainés. La garde impériale a réagi en mettant en état de siège la caserne. La foule s’est déchainée elle aussi en faveur des cadets. Grands désordres avec nombre de morts: (C’est drole: j’utilisais encore le mot “désordre”. Je ne m’étais pas du tout rendue compte qu’il s’agissait du début d’une révolution. Ce meme jour, papa m’écrit de Témouga. Je raconterai plus loin l’histoire extraordinaire de cette lettre…)

Samedi 10 février (papa n’a plus qu’une semaine de liberté)
Les désordres continuent. 200 morts au moins. Un journaliste du LA Times a été tué. Téléphone à maman le soir. Elle n’a aucune nouvelle de papa. Elle me dit que d’après “Le Monde”, la garnison d’Esfahan se serait soumise à Kh. et aurait décreté la république islamique à Esfahan. Maman me prie d’appeler papa. J’essaye. Kh. donne l’ordre de défier la loi martiale et de rester dans les rues. Les gens obéissent. Les manifestants sont armés. Les cadets de Narmak auraient cédé leurs armes à la foule et lui enseigneraient à s’en servir. Les communistes du Tudeh mènent la bataille de rue.
Dimanche 11
Parle à Karim au téléphone, qui me dit que la ville est hérissée de barricades mais que dans l’ensemble l’armée tient et continue à soutenir Bakhtiar. Calme relatif. Le couvre-feu qui avait été décreté a été levé car jugé inutile. Karim me dit que Kh. tente de négocier car il ne tient pas la foule. A Narmak et ailleurs le noyau dur des manisfestants est formé par les communistes protégés par les mollahs. Ce soir à 4h30 la radio annonce que les manifestants se sont emparés du parlement , de la présidence du conseil, des postes de police, de la radio nationales et des ministères. Ils ont pratiquement détruit l’ambassade d’Israel, fortement endommagé celle d’Egypte. Bakhtiar démissionne car l’armée se retire du jeu, préférant garder sa neutralità “afin de respecter la volonté populaire”. Les seuls qui résistent encore sont les soldats de la garde impériale. Les autres casernes ont été prises d’assaut, de meme que les arsenaux de l’armée et les magasins d’armes. Au moins 1000 morts. Situation très floue dans le reste du payx. Rahimi, le gouverneur de la loi martiale (qui a remplacé Oveicy) est arreté (il sera fusillé avec Nassiri, chef de la SAVAK et dépecé par la foule). Carter a avisé les généraux (par l’intermédiare du général Huyser, envoyé en Iran) que les USA ne soutiendrait pas un coup d’état. C’est sans doute la raison de la neutralité de l’armée et de la démission conséquente de Bakhtiar.

Lundi 12 février
Proclamation de la république islamique d’Iran! Les ambassades d’Iran sont toutes rebaptisées et occupées. Bazargan prend le pouvoir au nom de l’Islam et Bakhtiar est introuvable. La rumeur court qu’il s’est suicidé (s’il est mort, je crois plutot qu’il a été assassiné). La rhétorique est à l’ordre du j0ur. A la radio italienne les journalistes , pris de passion révolutionnaire, disent des betises invraisemblables. Kh. et Bazargan invitent la foule au calme et disent que tout désordre, toute atteinte aux biens publique, tout pillage sera considéré comme une “trahison”. Le palais de Niavaran et la caserne de la garde impériale sont occupés. Les gardes se rendent. Maman m’appelle et me rassure sur le sort de papa et de Karim. Bakhtiar serait à Sa’adabad. Réactions de l’étranger: le Pakistan reconnait la nouvelle république islamique. Arafat envoie un télégramme de félicitations à Khomeiny. Le roi, au Maroc, dit que l’Occident l’a abandonné (et c’est vrai, de l’Amérique en particulier). Carter, dans une conférence de presse, annonce que des négociations sont en cours entre les dirigeants de la nouvelle république et les Etats Unis et qu’il respecte le choix du peuple (c’est le moins qu’il puisse faire puisque s’est en bonne partie à cause des pressions américaines que l’armée s’est rendue). L’URSS jubile pour “cette victoire du socialisme”. En fait c’est bien de cela qu’il s’agit. Le temps le montrera. Papa l’a toujours dit, de meme Enzo qui ajoute que la prochaine mesure qui prouvera que la prise de pouvoir avantage les communistes sera la destitution des généraux et la désagrégation totale de l’armée. La bataille de rue a été organisée par le Tudeh. Il est évident que le communisme ne peut qu’etre parfaitement organisé mais il a toujours fait payer ses services.
Lundi 13 février
Destitution de plusieurs généraux. Le Tudeh annonce son appui officiel à la nouvelle république de Bazargan qui prend officiellement possession de la présidence du conseil. Les pays occidentaux reconnaissent l’un après l’autre la nouvelle république. Le pétrole naturellement est le souci de tout le monde. Mais c’est une vaste illusion de croire que les jeux sont faits. d’une part, et que l’Occident aura le pétrole iranien parce qu’il a reconnu la république islamique. Tant que les communistes n’auront pas obtenu ce qu’ils veulent, c’est à dire, l’hégémonie, la crise n’aura pas son dénouement. L’URSS ne peut admettre à ses frontières l’existence d’une nouvelle république qu’à cette seule condition. L’URSS sait ce qu’elle fait. Elle a besoin du pétrole iranien, elle a besoin d’hégémoniser le Moyen-Orient, encerclée comme elle l’est pas l’axe sino-américain. Elle ne se sentira en sécurité qu’à cette seule condition. Carter a rompu l’équilibre de la détente. Ce sont les petits pays qui servent de tampon à l’affrontement des deux impérialismes (Cambodge, Iran, bientot le Pakistan, l’Afganistan déjà…).
J’apprends à midi que Bakhtiar a été arreté, plusieurs généraux tués. La présidence du Conseil où s’est installé Bazargan a de nouveau été attaquée par des commandos dont on ignore la couleur. La rumeur veut que le roi ait été enlevé par un commando palestinien. L’OLP et le Maroc démentissent.

Mardi 14 février
Ce matin, en me réveillant, j’apprends par la radio que l’ambassade USA a été prise d’assaut pas un commando de “fedayn” d’extreme gauche et que Sullivan et 60 autres membres de l’ambassade ont été pris en otage. Kh. qui, la veille, avait fait un appel à l’unité et prié la population de rendre les armes aux mollahs, a condamné cette attaque, a lancé un appel au fedayns pour qu’ils se rendent et libèrent les otages. Bazargan et son vice Yazdi se sont rendus sur les lieux et ont négocié la libération des otages. 2 fedayns morts, 2 marines blessés. Presque au meme moment, les terroristes shi’ites afgans ont pris en otage l’ambassadeur USA en Afganistan qui, au cours d’une bataille, entre terroristes et police, a été tué (il s’appelait Adolph Dobbs).
Dans l’après-midi la radio annonce que de graves troubles ont oposé des ex-membres de la SAVAK et la population à Tabriz. Il y aurait eu des centaines de morts. Plus tard j’apprends que la radio Téhéran aurait été attaquée par un commando armé dont on ignore toujours la couleur politique et qu’un appel a été lancé pour que la population vienne en aide aux assiégés. On a l’impression que l’anarchie règne un peu partout et que si cela continue, Kh. et Bazargan seront rapidement débordés. La situation prend un vilain tour de guerre civile, ou est-ce encore tot? Naturellement mon inquiétude pour papa et Karim est toujours au meme point.
Chine et Maroc ont reconnu le nouveau régime.
Mardi 15 février
Journée relativement calme. L’ambassade du Maroc a été occupée par les Mojaheddin, sans graves conséquences. Mais les armes ne rentrent pas, les soldats ne regagnent pas leurs casernes. L’Azerbaidjan connait encore des désordres inquiétants. Par-ci par-là s’allument des foyers de résistance contre le gouvernement révolutionnaire. Les universités servent d’écoles d’entrainement à la guerrilla.

mercoledì 19 agosto 2009

L'autostrada


Non ho mai amato l’autostrada, inutile negarlo. Ho cercato di convincermi che è più sicura, ma non ci sono ancora riuscita da trent’anni a questa parte. E’ vero: non vengono le macchine contro, sorpassare dovrebbe essere più semplice in teoria. Ma con quell’affare di cemento in mezzo, ingentilito da oleandri quanto si vuole, ho sempre avuto l’impressione che basta sfiorarlo per rimbalzare diritto da quell’incavo contro la macchina che si sta sorpassando. La macchina magari no, lo spazio c’è, ma il camion? Bilico, tir, autosnodato, autobotte, gigantesco comunque, che mi sforzo di non guardare mentre gli passo accanto con il cuore in gola, che va forte quasi quanto me, che talvolta senza alcun motivo lascia la propria corsia e mi viene addosso, giusto quando entriamo fianco a fianco dentro un tunnel. Un colpo di sonno, la voglia di spaventare una donna che visibilmente si aggrappa al volante, un attimo di distrazione mentre si parla sul CB con un altro camionista, dei lavori in corso, dell’incidente, della stradale, più avanti, talvolta il giornale steso sul volante, talvolta il telefonino incollato all’orecchio e vai a sapere di cosa sta parlando e con chi, la moglie fedifraga, la fidanzata infuriata, il padrone scontento, dopo ore e ore di viaggio da Reggio Calabria fino a qui e altre ore davanti, che non finiscono più. E chi l’ha mai fatto la prova del palloncino a un camionista, avrà pur diritto di mangiare e di bere come si deve con il mestiere che fa, e di essere stanco.

Poi ci sono i pullman turistici. Pensi: “sono stretti, non c’è problema”, ma sono alti come montagne e lunghi che non finiscono mai e più avanti c’è la curva, quella che curva a sinistra proprio dove ci sarai tu, pidocchio, fra un secondo, con la golf o il berlingo. Rinunci? No, non puoi rinunciare, hai una macchina dietro di te che incalza, un’altra dietro il pullman che aspetta di sorpassare. A fare una frittata, ci si mette un attimo. Semmai devi rinunciare a sorpassare, andare a ottanta all’ora dove è consentito 130, fare una figura da bestia, sulla corsia di destra, quella dei veicoli lenti che non sono mai lenti, tranne te, mentecatta. Non importa se, visibilmente, stai guardando il paesaggio fuori, anzi è peggio, oppure con la mano sul volante batti il tempo della canzone di Phil Collins che stai ascoltando. Non importa. Non si può battere il tempo della musica sull’autostrada se non a 180 km all’ora, segno che ci si sa fare. E non si deve guardare il paesaggio. A ottanta all’ora, sei un pesce fuor d’acqua, un guidatore della domenica, stai nel tuo paesino che è meglio, lascia l’autostrada a chi lavora e ne ha bisogno. Non intralciare, per la miseria, sei un pericolo viaggiante.

Non ho mai amato i tunnel. Non mi piace passare dalla luce naturale alla luce artificiale e, soprattutto, dalla luce artificiale alla luce del sole o alla pioggia battente o alla nebbia che ti si para davanti come un castigo di Dio, non mi piace quell’arco che mi si strettisce sopra la testa, non riesco se non a stare in mezzo alla strada e lì, naturalmente, do fastidio. Però ho notato di non essere la sola, una volta tanto, magari sono sempre in testa, segnaccio, ma molti rallentano e si accodano, e lasciano sfrecciare via i pochi che non hanno questo genere d’inibizione. Usciti dal tunnel, si diventa più coraggiosi. Io riesco ad andare a 130 all’ora almeno per un pezzo, un pezzo che conosco bene, s’intende, dove non ci sono curve verso sinistra, niente pullman, niente camion, sul tratto tra Collesalvetti e Livorno ad esempio, belle diritture e bel manto stradale. Tutto su viadotti, ma non si vedono.

Ah, i viadotti… Molti, anche uomini grossi con macchine grosse, ne hanno un’autentica fobia. Lo so per certo. Io posso dire di non avere paura dei viadotti, almeno quelli di casa mia, basta che non li veda. Temo quelli sull’autostrada di Genova, anche quando non guido. Li vedi profilarsi in lontananza, altissimi sopra i casermoni, ti viene in mente qualcuno di famoso che è volato giù da lassù, da quel ponte sospeso che sembra così bello, come quello di Brooklyn on del Golden Bridge. I genovesi, non li capisco proprio e so che non è giusto. Poveretti, non possono fare diversamente. Che vita sarebbe per loro senza quell’autostrada infernale, senza i viadotti e senza i tunnel, se fossero come me come farebbero a tornare a casa loro da Nervi o da Sestri o da Voltri, dopo una giornata di lavoro, o a visitare la mamma, la zia, la nipotina, la domenica? In Liguria, piove sempre o tira un vento micidiale e l’autostrada corre tra mare e monti senza scampo, una prigione. Pensi: non sono normali, i genovesi, non si ribellano. Accettano questa cosa che non è normale, magari ne vanno fieri. Gli altri hanno strade per andare a casa loro, loro hanno solo autostrade. Non solo Genova, anche Los Angeles che è lunga cento chilometri. Mi aveva colpito. Da lassù, dall’aereo, nel buio della notte vedevo filamenti rossi e gialli, molto brillanti, che correvano in linea retta all’infinito, qualche volta disegnavano grandi cerchi di luce sulle immense e invisibili rampe di accesso. Non erano in coda le macchine e non correvano nemmeno tanto, in America non si può, era solo l’effetto di un movimento che non si vede. Ma ha qualcosa di pazzesco.

Meno male che non sto a Los Angeles. Per andare all’INPS o all’USL o in banca o alla posta, ci metto dieci minuti e se devo fare un po’ di fila sulla strada o a uno sportello, che sarà mai? Le rotonde di casa nostra mi sembrano già una grande novità, magari un po’ ridicola, una dopo l’altra, ce ne sono cinque nel paesino dove abito. Comunque in autostrada ci vado poco, meno male. Ogni volta che ci devo andare, quando devo prendere mio figlio all’aeroporto di Pisa come stasera, ci penso già la mattina. E penso: cretina, se tutti fossero come te, nessuno andrebbe da nessuna parte, il mondo si fermerebbe. Che guaio! Forse non proprio, andrebbe solo più piano, arriverebbe un po’ più tardi, e invece di stare all’erta, per ore e ore, concentrati fino allo spasimo su chi c’è davanti, su chi hai dietro, si potrebbe anche guardare il paesaggio. In Toscana, è molto bello.

domenica 16 agosto 2009

1979 - 5

Jeudi 1 février (Le début de la fin)

Khomeiny est rentré ce matin en Iran au milieu de l’enthousiame de 4 millions de personnes. Il s’est rendu à Béhecht Zahra sur les tombes des “martyrs de la révolution” et il a fait un discours dans ce cimetière, annonçant les différents points de son programme politique: Le gouvernement, a-t-il dit, c’est moi. C’est moi qui doit nommer les ministres et quiconque ne reconnait pas mon autorité sera mis sous procès. Son programme: mise en place d’un conseil révolutionnaire, référendum, constituante, élections législatives, tout cela dans le proche avenir.
Maman m’appelle, me raconte qu’elle a parlé à papa dont l’analyse de la situation est la suivante: le pays ressemble au type qui se jette d’un gratte-ciel et, à chaque étage qu’il passe, se dit que ce n’est pas si mal, après tout. En attendant, il continue à tomber. Maman me dit que papa ne quittera pas l’Iran parce qu’il a à faire et parce qu’il a vu tant de lacheté autour de lui, une fuite si généralisée devant le danger qu’il refuse d’en faire autant. Je suis démoralisée et très enrhumée. J’ai l’impression que le cafard (constant) affaiblit mon organisme.
Enzo pense que la guerre civile est désormais inévitable. De toute part il y aura des ruptures. Au sein du FN, de l’armée: Et puis il y a des éléments qui ne se sont pas encore manifestés sérieusement: les tribus, l’armée, la bourgeoisie.
Vendredi 2 février (en recopiant ces notes à cinq mois de distance, j’ai tellement l’impression qu’en ces jours-là commençait le compte à rebours et qu’aucun de nous n’a vraiment su le percevoir).
Avons une longue conversation avec Enzo qui me dit que Bakhtiar doit reprendre l’initiative qu’il a perdue en laissant rentrer Kh. Selon lui, La république islamique se fera parce que Bakhtiar accumule les erreurs.

Samedi 3 février
Kh. annonce qu’il armera la population et prendra le pouvoir par la force si Bakhtiar ne démissionne pas. Il annonce la formation prochaine du conseil de la révolution qui devrait préparer le référendum et les élections En attendant, il fait des bains de foule, tandis que que ses proches (Yazd, Ghotbzadeh…) tirent les ficelles.

Dimache 4 février
Bakhtiar a dit que quiconque est libre dans une démocratie de nommer un gouvernement de son choix. Mais que si on essaye de gouverner à sa place, il répondrait par la violence et l’arrestation. Il est très énergique et prend son temps. Peut-etre a-t-il raison d’attendre que Kh. commence à commettre des erreurs. En attendant, il y a en Iran trois milions de chomeurs, tous les produits essentiels manquent et on ne peut, comme dit Enzo, vivre d’air pur et de Kh.

5 février
Kh. annonce pour cet après-midi la formation du conseil révolutionnaire. Papa m’appelle pour me dire qu’Enzo doit absolument vendre l’appartement à La Tsoumaz, meme au-dessous de son prix car “ta mère et moi allons avoir de graves difficultés financières très prochainement et avons besoin de cet argent.” Je lui demande quels sont ses projets. Va-t-il s’installer en France, vivre en Iran? La ligne tombe. Sans doute papa est-il soulagé de ne pas devoir répondre à mes questions. C’est le genre de questions qu’il détest et que je suis obligée de lui poser, vue mon inquiétude. (Je me souviens que quand la ligne est tombée, j’ai eu beau crier papa, hallo papa, personne ne répondait plus sinon l’écho de la propre voix. Cela m’a fait un effet très désagréable.) J’ai aussi demandé à papa ce qu’il pensait de la situation. Il m’a dit ( pour me rassurer?) “je crois que le ministre va gagner.” Il avait l’air de parler sur table d’écoute et a utilisé le mot ministre au lieu de PM pour indiquer Bakhtiar.

Mardi 6 fèvrier
Mehdi Bazargan, ancien ministre du pétrole de Mossadegh, l’un des chefs historiques du FN, ami personnel de Bakhtiar, est nommé par Kh. chef du gouvernement provisoire de la prochaine république islamique. Il semble qu’il essaye de faire l’intermédiaire entre Kh. et Bakhtiar. Les gens continuent à manifester en faveur de Kh. contre Bakhtiar.

Mercredi 7 février
Kh. menace de déchainer les populations. Bakhtiar réplique qu’il répondra à la violence par la violence. Impasse. Personne ne sait comment réagira l’armée.

Mercredi 8 février
Bazargan présente son programme à l’université de Téhéran. Six points essentiels (ou mieux six étapes, selon lui.) Troublé et inquiet à cause des désordres, il senble avoir choisi de procéder graduellement. Après la démission de Bakhtiar: référendum institutionnel, élection d’une constituante, élaboration de la constitution, élections législatives.
Bakhtiar réplique que le seul gouvernement légitime est le sien e promet élections e référendum. Il le fera si on le laisse faire. (Enzo et moi étions très contents ce soir-là. Nous ne doutions pas que la nuit suivante l’insurrection allait éclater.)

1979 -4

23 janvier
Jalal Tehrani, le président du conseil de Régence qui s’était rendu à Paris pour avoir une entrevue avec Kh., a démissionné car le “saint homme” a déclaré qu’il ne le recevrait qu’à cette condition . Maman m’appelle, après avoir parlé à papa qui la rassure naturellement. Il lui dit qu’il ne peut quitter son poste., qu’il faut “agir en homme” et par conséquent accepter ses responsabilités. Il dit à maman que ni lui ni Karim ne courre de risques, qu’il y a un revirement de l’opinion contre les mollahs coupables de nombreux abus contre la liberté et la dignité féminine. Les gens “murmurent” contre ces faux-chiens de pretres qui ont promis monts et merveilles pour obtenir le renvoi du souverain e qui maintenant, à la veille de prendre le pouvoir , montrent leur vrai visage d’intansigeance et d’obscurantisme. Tant pis pour qui se faisait des illustions, y compris l’opinion publique européenne qui s’émerveillait tellement de la naissante démocratie, Quelle mésalliance! Carter, quant à lui, semble disposé à renoncer aux libertés des iraniens, pourvu que Kh. le garantisse contre les communistes soviétiques et iraniens et ne coupe pas le pipe-line. En attendant, il a donné l’ordre de que l’on empeche l’arrivée du roi en Amérique. Vive la bonne foi! Le souverain rentrera en Egypte et Dieu sait où il poursuivra son exil errant.
24 janvier
Ce matin on annonce à la radio que les communications téléphoniques avec l’Iran sont interrompues e que tous les aéroports iraniens sont occupés par les troupes pour empecher le retour du “saint homme”. On a cru à un coup d’état que j’aurais personnellemt salué avec joie en jetant mon chapeau en l’air, s’il avait appuyé le gouvernement Bakhtiar. Celui-ci est le seul,infime espoir d’une future démocratie en Iran. La foule a manifesté contre les troupes à l’aéroport de Mehrabad et a été dispersée. On raconte d’ailleurs qu’on commence à déchirer et à bruler les photos de Kh. à Machad. Est-ce vrai? La presse italienne rapporte que Bakhtiar est en pourparler ave Khomeiny pour que le passage à la république islamique se fasse en douceur. L’armée serait disposée à accepter ce passage. Je souligne maintenant en écrivant et cela me fait penser que Bakhtiar aurait du avoir la puce à l’oreille, Pourtant papa disait bien à maman que l’armée soutient Bakhtiar (La fraternisation n’a eu lieu qu’en de très rares cas) et refusera d’accepter Khomeiny. Un émissaire de Carter a été en visite auprès de Khomeiny à titre privé, à Neauphle-le-Chateau, “en tant que citoyen américain soucieux du sort du peuple iranien”. Après son entrevue il est immédiatement rentré à New York. Le soir, on annonce que les aéroports sont à nouveau ouverts.
Jeudi 25 janvier
Ce matin la radio annonce que les aéroports sont à nouveau fermés. Khomeiny, à ce qu’il parait, a dit qu’il serait à Téhéran demain, coute que coute..
Vendredi 26 janvier

On déconseille à Kh. de se rendre à Téhéran. Il annonce son retour pour dimanche. Grande manifestation pour protester contre ce retour manqué qui devait marquer, entre autres, l’anniversaire du prophète demain. Il y a des morts à l’université. Les étudiant s se déchainent . Bakhtiar dit qu’il a empeché ce retour car il ne pouvait assurer la sécurité de Kh. Il annonce qu’il se rendra à Paris pour le rencontrer.
Samedi 27
Bakhtiar confirme qu’il ira demain à Paris pour rencontrer Kh. Celui-ci annonce qu’il ne recevra le PM qu’à condition qu’il démissionne. Saideh parle au fils Bakhtiar qui lui dit que son père n’a nullement l’intention de démissionner, mais qu’il n’a pas assez la solidarité des gens. Il demande qu’on mobilise l’opinion en faveur de son père. Saideh se déclare prete à le faire. Dans la presse ici, démissionnera, démissionnera pas? Il est certain que s’il va à Paris et n’est pas reçu , il perdra la face et le peu d’autorité dont il dispose. Comment réagira l’armée dand une telle éventualité? Enzo pense qu’elle réagira de la manière prévue, c’est-à- dire par un coup d’état. Les manifestations sont de nouveau sanglantes et généralisées. Saideh est allée voir Kh. à Neauphle. Elle le trouve impressionnant et bete.
Ai vu le roi et la reine à la télévision, dans le parc de leur villa à Marrakech. Ils ont l’air très détendus. De vraies vacances, en somme. J’ai su plus tard qu’Edouard Sablier avait rendu visite au roi au Maroc et que, selon lui, le roi était malade, sous l’effet de drogues, et qu’il aurait déclaré que “le peuple iranien ne l’aurait pas compris”.
Dimanche 28
On parle de francs tireurs qui tireraient des toits sur les troupes avec des mitrailleuses. Des bandes armées, dont on ne sait très bien qui elles représentent , font de la provocation. A l’université, trente morts. Bakhtiar renonce à son voyage à Paris, dit qu’il ne démissionnera pas et ajoute que, selon lui, parmi les guerrilleros en question il y aurait des étrangers. Qui? Les fedayns?
29 janvier
Je parle à maman au téléphone. Elle me dit avoir parlé à papa qui trouve la situation très confuse et ne saurait encore juger bonnes les chances de réussite de Bakhtiar. Il dit que les manifestations sont “mauvaises”, beaucoup de provocation. Maman pense que Kh. est manipulé à son insu par le Tudeh.
Mardi 30 janvier
On annonce que les aéroports iraniens sont à nouveau ouverts. Kh. rentrera jeudi matin avec le consenteme
1970 – 4

23 janvier
Jalal Tehrani, le président du conseil de Régence qui s’était rendu à Paris pour avoir une entrevue avec Kh., a démissionné car le “saint homme” a déclaré qu’il ne le recevrait qu’à cette condition . Maman m’appelle, après avoir parlé à papa qui la rassure naturellement. Il lui dit qu’il ne peut quitter son poste., qu’il faut “agir en homme” et par conséquent accepter ses responsabilités. Il dit à maman que ni lui ni Karim ne courre de risques, qu’il y a un revirement de l’opinion contre les mollahs coupables de nombreux abus contre la liberté et la dignité féminine. Les gens “murmurent” contre ces faux-chiens de pretres qui ont promis monts et merveilles pour obtenir le renvoi du souverain e qui maintenant, à la veille de prendre le pouvoir , montrent leur vrai visage d’intansigeance et d’obscurantisme. Tant pis pour qui se faisait des illustions, y compris l’opinion publique européenne qui s’émerveillait tellement de la naissante démocratie, Quelle mésalliance! Carter, quant à lui, semble disposé à renoncer aux libertés des iraniens, pourvu que Kh. le garantisse contre les communistes soviétiques et iraniens et ne coupe pas le pipe-line. En attendant, il a donné l’ordre de que l’on empeche l’arrivée du roi en Amérique. Vive la bonne foi! Le souverain rentrera en Egypte et Dieu sait où il poursuivra son exil errant.
24 janvier
Ce matin on annonce à la radio que les communications téléphoniques avec l’Iran sont interrompues e que tous les aéroports iraniens sont occupés par les troupes pour empecher le retour du “saint homme”. On a cru à un coup d’état que j’aurais personnellemt salué avec joie en jetant mon chapeau en l’air, s’il avait appuyé le gouvernement Bakhtiar. Celui-ci est le seul,infime espoir d’une future démocratie en Iran. La foule a manifesté contre les troupes à l’aéroport de Mehrabad et a été dispersée. On raconte d’ailleurs qu’on commence à déchirer et à bruler les photos de Kh. à Machad. Est-ce vrai? La presse italienne rapporte que Bakhtiar est en pourparler ave Khomeiny pour que le passage à la république islamique se fasse en douceur. L’armée serait disposée à accepter ce passage. Je souligne maintenant en écrivant et cela me fait penser que Bakhtiar aurait du avoir la puce à l’oreille, Pourtant papa disait bien à maman que l’armée soutient Bakhtiar (La fraternisation n’a eu lieu qu’en de très rares cas) et refusera d’accepter Khomeiny. Un émissaire de Carter a été en visite auprès de Khomeiny à titre privé, à Neauphle-le-Chateau, “en tant que citoyen américain soucieux du sort du peuple iranien”. Après son entrevue il est immédiatement rentré à New York. Le soir, on annonce que les aéroports sont à nouveau ouverts.
Jeudi 25 janvier
Ce matin la radio annonce que les aéroports sont à nouveau fermés. Khomeiny, à ce qu’il parait, a dit qu’il serait à Téhéran demain, coute que coute..
Vendredi 26 janvier

On déconseille à Kh. de se rendre à Téhéran. Il annonce son retour pour dimanche. Grande manifestation pour protester contre ce retour manqué qui devait marquer, entre autres, l’anniversaire du prophète demain. Il y a des morts à l’université. Les étudiant s se déchainent . Bakhtiar dit qu’il a empeché ce retour car il ne pouvait assurer la sécurité de Kh. Il annonce qu’il se rendra à Paris pour le rencontrer.
Samedi 27
Bakhtiar confirme qu’il ira demain à Paris pour rencontrer Kh. Celui-ci annonce qu’il ne recevra le PM qu’à condition qu’il démissionne. Saideh parle au fils Bakhtiar qui lui dit que son père n’a nullement l’intention de démissionner, mais qu’il n’a pas assez la solidarité des gens. Il demande qu’on mobilise l’opinion en faveur de son père. Saideh se déclare prete à le faire. Dans la presse ici, démissionnera, démissionnera pas? Il est certain que s’il va à Paris et n’est pas reçu , il perdra la face et le peu d’autorité dont il dispose. Comment réagira l’armée dand une telle éventualité? Enzo pense qu’elle réagira de la manière prévue, c’est-à- dire par un coup d’état. Les manifestations sont de nouveau sanglantes et généralisées. Saideh est allée voir Kh. à Neauphle. Elle le trouve impressionnant et bete.
Ai vu le roi et la reine à la télévision, dans le parc de leur villa à Marrakech. Ils ont l’air très détendus. De vraies vacances, en somme. J’ai su plus tard qu’Edouard Sablier avait rendu visite au roi au Maroc et que, selon lui, le roi était malade, sous l’effet de drogues, et qu’il aurait déclaré que “le peuple iranien ne l’aurait pas compris”.
Dimanche 28
On parle de francs tireurs qui tireraient des toits sur les troupes avec des mitrailleuses. Des bandes armées, dont on ne sait très bien qui elles représentent , font de la provocation. A l’université, trente morts. Bakhtiar renonce à son voyage à Paris, dit qu’il ne démissionnera pas et ajoute que, selon lui, parmi les guerrilleros en question il y aurait des étrangers. Qui? Les fedayns?
29 janvier
Je parle à maman au téléphone. Elle me dit avoir parlé à papa qui trouve la situation très confuse et ne saurait encore juger bonnes les chances de réussite de Bakhtiar. Il dit que les manifestations sont “mauvaises”, beaucoup de provocation. Maman pense que Kh. est manipulé à son insu par le Tudeh.
Mardi 30 janvier
On annonce que les aéroports iraniens sont à nouveau ouverts. Kh. rentrera jeudi matin avec le consentement du gouvernment iranien. Ces incertitudes de Bakhtiar et ses changements constants de projet lui font du tort. Heureusement la journée a été calme, il n’y a pas eu de morts pour une fois.

nt du gouvernment iranien. Ces incertitudes de Bakhtiar et ses changements constants de projet lui font du tort. Heureusement la journée a été calme, il n’y a pas eu de morts pour une fois.

mercoledì 12 agosto 2009

Piccolo racconto vesuviano

Si fa sera a Pompei. Ho mangiato la pizza con Enzo e i ragazzi su una piazzetta davanti alla Circumvesuviana e adesso mi sono messa sul balcone della nostra camera d’albergo a guardare il Vesuvio, la piazza sottostante, a pensare a Pompei.

E’ Venerdì Santo e pioviggina. E’ piovuto a scrosci tutto il giorno, da quando siamo partiti da Roma. Abbiamo visitato la parte nuova degli scavi e pioveva ancora. Ci siamo riparati sotto i tetti delle case pompeiane, in stanze pompeiane con sbiaditi intonaci rossi macchiati di umidità, con piccoli uccelli disegnati e lunghe ghirlande delicate di edera, così inutili, così belli. Tante case erano chiuse, le abbiamo guardate di fuori, dalle sbarre dei cancelli e ho avuto una strana sensazione di silenzio, di fantasmi che tacevano in presenza nostra. Chissà perché? I giardini sono bellissimi, bagnati dalla pioggia. Le piante non possono avere più di trenta o quarant’anni, ma sembra che siano lì da sempre. E’ ridicolo, sarebbero state incenerite. Forse sono proprio le piante che danno quest’illusione di mute presenze, antiche, antiche.

Vediamo un paio di calchi. Leopoldo è attratto, forse un po’ impaurito. Madre e figlia abbracciate, contorte nell’angoscia del loro abbraccio. C’è immediatezza. Cominciano a filtrare nella mia mente immagini della tragedia. Pensa a Halabja, alle immagini viste in TV pochi giorni fa. L’uomo morto che giace sul corpo del suo bimbo neonato a proteggerlo, inutilmente.

Adesso guardo la piazza davanti alla stazione, con la sua animazione e la sagoma del Vesuvio, appena visibile nella notte che sta scendendo. Banalissimi pensieri, come evitarli? C’è una bancarella di aranci e di limoni. Il fruttivendolo è un uomo massiccio, seduto lì con la moglie, gioca con il suo cane, un bastardino bianco dal pelo corto, il muso appuntito. Gli butta spicchi di aranci. Il cane li mangia poi comincia una corsa frenetica intorno all’edicola. La scena si ripete molte volte. Si avvicinano dei ragazzi sui diciotto, venti anni. Uno di loro zoppica, anzi corre zoppicando per stare dietro ai suoi amici e i suoi lunghi capelli volano. Vanno dal bancarellaio, tutti ragazzi di strada. C’è un piccolo diverbio, passa qualcosa di mano. Non sono aranci, è qualcosa di piccolo. I ragazzi pagano, forse pagano con pochi soldi, c’è un po’ di discussione. Poi vanno a sedere nelle nicchie della stazione. Stanno lì senza più schiamazzare e fanno qualcosa che non si vede ma che si può immaginare. Potrebbe essere tutt’altra cosa chiaramente, ma la scena è così quotidiana, così squallida, viene spontaneo pensare che si stanno bucando. Strano ma non c’è angoscia, tutto questa sembra normale, come le luci al neon e gli orrendi colori del Luna Park dietro la ferrovia, sotto la mole del Vesuvio. E io penso che sono qui, un Venerdì Santo, a guardare questa scena di strada pagana, che si svolge sotto il vulcano di Pompei. Le concatenazione è troppo facile, i miei pensieri troppo scontati. Rientro in camera e chiudo la finestra.

L’indomani mattina presto, quando mi affaccio di nuovo, la piazze è deserta, le saracinesche dell’edicola sono abbassate, il Vesuvio è ancora spento. C’è solo un po’ di sporcizia in terra. Andiamo a visitare Pompei.


Pompei, 1 aprile 1988

mercoledì 5 agosto 2009

Today's question

True, elections are not the central moment in the democratic process, but they are a very important one. How can President Obama say that Mr. Ahmadinedjad is the president "elected by the Iranian people", after the questionable results of the June 12 elections and the bloody events that followed? There are right choices and wrong choices. Did President Obama make the right choice in this case?

domenica 2 agosto 2009

today's question

Does Mr. Ahmadinedjad know how the Terror ended in the French Revolution?
Does he really think he has anything to gain by putting his opponents on trial, after having jailed and tortured them. Does he think that executing them will make his future rosier? Big question today.

Arte e bomba atomica


Una sera avemmo una discussione a cena, Leopoldo e io. Parlavamo della Roma papalina, della Roma di papa Aldobrandini, quello che fece bruciare Giordano Bruno nell’anno del giubileo 1600. L’inizio del Seicento, quando Roma brulicava di cantieri e ogni statua, ogni dipinto, ogni affresco era un capolavoro a pieno titolo. Dicevo a Leopoldo: La Controriforma metteva all’indice i libri, condannava il pensiero scientifico, ma ha sempre tollerato l’arte, forse perché la considerava innocua. Utile, semmai, rispose lui. Va bene, diciamo pure utile, ma non mi spiego com’è possibile che la bellezza sia riuscita a fiorire, a espandersi, in un ambiente così negativo. Avrebbe dovuto morire anch’essa, soffocata come la scienza, nel confronto impari con un potere che era gretto, prepotente e malvagio. Ma non successe. Come mai? Al più, ci sono state le mutande di Daniele da Volterra ma c’è una bella differenza tra quelle e l’abiura forzata di Galileo.
Leopoldo mi osservava con non poca ironia: vuoi sempre mettere la moralità dappertutto. Vuoi che l’arte sia morale o la scienza? C’è stato l’indice anche per l’arte, eccome, decretato proprio da Clemente VIII e cos’avrebbe dovuto fare l’arte, rivoltarsi? L’arte era utile al potere e il potere era utile all’arte, mentre la scienza era inopportuna e pericolosa per il potere e così il potere per la scienza. L’arte era quella, la scienza era quella, l’epoca quella, niente di strano. Non capisco il meccanismo lo stesso, risposi io, non c’entra niente la moralità. La Controriforma doveva ammazzare la bellezza come ha ammazzato il pensiero, ma non è successo. E ne deducevo, in modo piuttosto avventato, che l’arte è figlia dell’emozione, dell’istinto, della materia bianca del cervello che papa chiamava rettiliana, e per questo motivo gode di una maggiore libertà. La scienza, invece, è figlia della ragione, della nobile materia grigia. La ragione pone i limiti dell’esperienza alla scienza, e qualche volta delle circostanze, come nel caso di Galileo, mentre non c’è limite né all’istinto né all’emozione e quindi neppure all’arte che ne deriva. Può espandersi in tutte le direzioni, pescare in tutti gli stagni, accogliere tutte le tematiche, raffinare tutte le tecniche, anche senza dover scegliere, anche sottostando alle imposizioni di papa Clemente VIII e del severo Paleotti.
Stai facendo casino, mamma, rispose Leopoldo. Idealizzi e non è il caso. Tutte e due sono attività umane e riflettono le realtà umane dell’ambiente che sono fatte di potere, di soldi, di opportunità. In entrambi i casi i limiti se li pongono gli uomini se e quando lo vogliono, o non se li pongono affatto. L’esperienza stessa non è un limite, né ha un limite: può andare avanti all’infinito e portare avanti la scienza all’infinito come sta facendo oggi. Pensa alla genetica, si arriverà presto alle clonazioni. Pensa alla bomba atomica. Come mai gli scienziati non si fermano pur conoscendo con assoluta certezza le conseguenze pericolose di certi loro esperimenti? Anzi, nel caso della bomba atomica, desideravano tutti la conferma e l’hanno avuta a Hiroshima. La conferma dell’esperienza, per l’appunto.
Tutto vero. Sto facendo una gran confusione. In più, a pensarci bene, le conseguenze dell’arte non sono mai così disastrose, anche quando sono frutto di una volontà mirata, obbligata e qualche volta colpevole, come può accadere nella scienza. Penso a Scipione Pulzone, così grandioso, così servile. La sua pittura è bella sempre anche quando è riprovevole, o viceversa, ma non ha mai ammazzato nessuno.
Cosa sto dicendo allora? Non è una questione di etica nell’arte e nella scienza. Come sempre, vado per esempi. Penso a Caravaggio che traeva le sue immagini dalla vita, quando bella e quando brutta, e dipingeva la Madonna morente con i piedi sporchi e la faccia di una prostituta annegata. Era arrogante e rissoso, viveva e lavorava da solo, con una moralità tutta sua che niente condivideva con la moralità del potere. Non si sottometteva a nessuno, né ai dettami letterari di Torquato Tasso, né ai pruriti erotici di qualche famoso cardinale, né tanto meno alle costrizioni assurde dell’indice clementino. Tant’è vero, ribatte Leopoldo, che le sue pitture non furono né gradite né accettate a San Luigi de’ Francesi. Giusto. Ma, volente o nolente, Caravaggio fece l’arte europea di quel secolo e anche dei seguenti. Questo è successo: come mai? Il pensiero dovette vivere da clandestino in Italia per i cinquecento anni che seguirono. Cardano, Giordano Bruno, Campanella, Galileo, tutti perseguiti per eresia. Qualcosa vorrà pur dire, o no? Non riesco a capire, o meglio non riesco a spiegarmelo. Ci dovrò pensare su ancora, o forse non c’è una risposta.