martedì 10 novembre 2009

1979 - 12

Mercredi 11 avril

Enzo me téléphone à cinq heures du matin. Papa a été assassiné cette nuit. Le procès s’est achevé à 2 h du matin. A 2h30 il a été exécuté. Maman a appris la nouvelle par Ali Razavi, Karim n’en savait rien. A présent Karim cherche un endroit où enterrer papa.

[En fait, les choses se sont passées différemment. Le procès de papa a commencé à 19h30, à 19h37 il était achevé. En l’espace de quatre heures, onze personnes en tout ont comparu devant le tribunal révolutionnaire. A deux heures du matin, on leur a lu la sentence. A deux heures trente ils ont été exécutés. J’ai appris les détails très graduellement. A Paris, il semblerait que quelqu’un (un des amis de Saideh? Ali Razavi?) a prévenu maman que le procès de papa était en cours et de faire quelque chose. Toute la nuit, maman, Saideh, ima Sajed et d’autres amis ont essayé d’avoir des détails. Maman téléphone à Karim qui dort sur ses deux oreilles, tout à fait tranquilisé par les propos du fils Khomeiny et d’un certain ayatollah Montazéri qui lui ont assuré que papa ne courait aucun risque, que Kh. ne voulait pas sa mort, que pas un cheveu de sa tete ne serait touché. Karim, ébranlé par le coup de fil de maman, appelle la prison de Qasr d’où on lui dit qu’il ne se passe rien, que papa va bien, que tout ça c’est des rumeurs. Papa était déjà mort. Maman m’a dit que quand le petit Hassan lui a répondu au téléphone, il pleurait et qu’il avait sans doute déjà appris la nouvelle par le mojahheddin du coin, qu’il n’avait sans doute pas le courage de le dire à Karim. Karim se tranquilise puis, à sept heures du matin, il écoute la radio et c’est par la radio qu’il apprend, pauvre, que papa a été exécuté dans la nuit. Il téléphone à Saideh, lui dit d’une voix brisé “c’est fini, ils l’ont assassiné.” Il parle ensuite à maman qui appelle Enzo à Turin. A cinq heures, Enzo me téléphone. Maman voulait qu’il parte immédiatement , en fin de comptes ils décident qu’il vaut mieux m’appeler car je risque d’apprendre la nouvelle par la radio. Enzo quitte immédiatement Turin. Je parle à maman. Elle ne pleure pas, moi non plus. Nous n’avons pas de voix, rien à nous dire. Bianca me Prépare le café, reste à coté de moi. Je lui dis c’est drole. Je suis presque soulagée. L’incertitude est devenue certitude, c’est tout”. Le plus curieux c’est que maman, au téléphone dimanche, avait affirmé qu’elle agirait dès que le procès était commencé. Elle n’imaginait pas qu’il durerait sept minutes et demie. Enzo arrive à Vada à 10h, il est pale et muet. Il n’essaye meme pas de me consoler. Nous allons voir le curé qui me promet une entrevue avec l’éveque, peut-etre meme avec le pape. J’écris de lettres: au président de la république, à Eugenio Scalfari, directeur de Repubblica. Elles resteront sans réponse.

Beaucoup plus tard, en ce début de mois de juillet en lequel j’écris, maman me dit qu’on a demandé à l’ayatollah Khalkhali , président du tribunal révolutionnaire , s’il avait signé de sa main la sentence de mort de papa. Il a dit que non, qu’il s’est meme opposé à cette mort. C’est Kh. lui-meme qui a signé. On a autorisé papa et un autre militaire à mourir sans etre bandé et couvert de ces horribles pancartes où on inscrit tous les crimes. En fait Enzo me raconte à son retour de Paris, le 20 juillet, que papa n’a meme pas été mis au poteau dans la cour de Qasr. Il a été tué de deux balles, l’une dans le coeur, l’autre dans le cou, à l’intérieur de la cour de la prison, dans la salle où les autres condamnés attendaient leur tour, sans doute par un de ces gamins que l’on voyait à la télévision ricaner sur le corps de Hoeyda. Cela transforme la chose en assassinat. Il n’y a meme plus un simulacre de légalité. J’ai pensé alors et je l’ai dit à Enzo qu’avec le procès et la mort de papa, les deux extremes de l’évolution humaine s’étaient rencontrés: à un bout le singe, à l’autre l’homme dans sa perfection, miracle de millénaires d’affinement , de toute une vie de souffrance et de renoncements personnels. Le singe a détruit l’homme en l’espace de quelques secondes. Il n’a pas fallu plus que cela. Cela devrait faire réfléchir. Où donc l’espoir dans l’humanité? Papa détestait l’humanité parce qu’il craignait le singe et, pourtant, il devait y croire puisqu’il s’est efforcé toute sa vie d’arriver au miracle de la perfection et il y est arrivé dans la mesure ou c’est possible. Il devait y croire, à moins qu’il n’ait voulu échapper au singe(au reptile, disait-il) en lui-meme. Ces gens qui l’ont tué sont la négation de l’espoir, ils représentent la volonté de suicide de l’humanité et l’expriment à travers l’Islam.]

Les chefs d’accusation contre papa ont été les suivants : d’avoir encouragé la corruption sur cette terre, d’avoir taché ses mains du sang de milliers d’iraniens. Dans les journaux ils ont dit que papa a été arreté en état de fuite. Les journaux l’ont appelé “bourreau” et naurellement “traitre”, ils l’ont accusé d’avoir agi contre la volonté des iraniens. Lors de son procès, alors que les juges lui parlaient en arabe, papa leur a dit qu’il ne les comprenait pas, ne connaissant pas l’arabe. Ils ont traduit le mot “corrupteur de la terre”. Papa leur a dit “vous ne savez pas ce que vous dites: Toute ma vie j’ai combattu la corruption.” Je crois qu’il n’a rien dit d’autre. Qu’avait-il à ajouter, d’ailleurs? Il y a ces merveilleuses photos de procès. Elles sont terribiles aussi. Il a l’air surpris, il a du etre surpris, qu’on l’accuse de corruption. Il est tout à fait droit sur sa chaise, et ce regard fier et doux à la fois, très lointain. Boby disait qu’il avait l’air de regarder “au-delà” de ses juges et, je suppose, des hommes, du monde. La mauvaise foi: combien de fois papa s’est insurgé contre elle. Cette fois-là, le 10 avril, lors de ce fameux procés. Il ne s’est pas insurgé. Il a du comprendre que la mauvaise foi est inévitable, nécessaire meme pour couvrir le crime, justifier l’injustice., la cruauté, le désir de vengeance. Il le savait déjà, mais je crois que jamais auparavant il n’en avait eu la confirmation de manière aussi éclatante.

Jeudi 12 avril

Parle à maman ce matin. Elle me dit des choses terribiles. Kh. aurait déclaré: “toute une génération d’hommes doit disparaitre dans ce pays et leurs fils avec eux si nécessaires, puisque leur sang est corrompu. Trois mois ne suffiront pas pour les extirper”. En attendant, nous ne trouvons pas une sépulture pour papa.

[Cette histoire de sépulture a duré jusqu’à samedi. Les autorités ont dit à Karim qu’il vaudrait mieux ne pas retirer le corps de la morgue car il risquait d’etre dépecé pas la foule. En fait, la radio ne cessait de pousser la foule au déchainement contre ces pauvres cadavres. Toute la journée, parait-il , toutes les transmissions avaient pour but de dévoiler les crimes des onze exécutés, encourageant la foule à aller s’approprier des corps et à en disposer pour empecher qu’ils ne souillent la terre de la sépulture. Karim n’a donc pas osé retirer le corps, il n’a pas voulu le voir non plus. Djehanguir l’a vu. Pendant les journées qui ont suivi, Karim et Djehanguir ont couru d’un cimetière à l’autre pour obtenir un lopin de terre. Les autorités disaient “où que vous le mettiez, on le retrouvera”. En fin de comptes, nous avons pensé à l’incinération. Il y avait un autre problème grave: papa n?était pas circoncise t si cela se savait, c’était la tragédie dans la tragédie. L’incinération était donc la réponse à tous nos annuis. Pourtant dès que Karim a averti les autorités de son intention, un règlement a été promulgué – le samedi – interdisant l’incinération comme étant contraire aux lois de l’Islam. Nous craignions vraiment de ne pouvoir enterrer papa. Nous avons tous passé des journées de cauchemar. Comme si la mort de papa ne suffisait pas à assouvir la haine et le désir de vengeance de ces gens. Ils ont voulu persécuter jusqu’à son cadavre. En fin de comptes Karim a obtenu un lopin de terre appartenant à une parente de sa femme. Il a été dans la nuit chercher le corp de papa, il l’a fait laver à Behecht–Zahra après avpor soudoyé le laveur de morts pour qu’il ne cherche pas à connaitre l’identité de papa et, dimanche à cinq heures trente, il a été enterré à Em.Z.Gh. , dans un coin tranquille avec des arbres. Enzo et moi avons beaucoup réfléchi à cette histoire, en particulier au fait que les autorité avaient proposé d’enterrer, elles, les exécutés dans un coin de Béhécht-Zahra. Nous sommes arrivéz à la conclusion qu’on voulait créer – sous prétexte de la sécurité de ces corps (ahurissante histoire) – un “cimetière de l’infamie” qui servirait le cas échéant aux déchainements populaires, Vilaine, sordide et cruelle histoire qui en dit long sur la mentalité de ce peuple].

venerdì 6 novembre 2009

Naneh

Naneh

Non so niente dell’Iran di oggi. I miei ricordi sono di tempi lontani. L’ultima volta che vi sono tornata era nel 1967, avevo 21 anni.

Naneh era ancora in vita. Chi ha l’età mia sa cosa rappresenta la parola Naneh in persiano. Molto, molto più di tata in italiano o nanny in inglese. Un mondo è racchiuso in questa modesta parola.
Nel 1967, andai a trovare Naneh con il mio fidanzato italiano, nella casetta al sud di Teheran che mio padre le aveva comprato per la vecchiaia. La casa dava su un vicolo. Aveva un cortile in mattonato con un piccolo, profondo, specchio d’acqua in mezzo, come usava allora, che serviva per lavare i piatti o i panni. L’interno era spartano, su due piani, quattro stanze in tutto che si aprivano sul corridoio centrale. Le pareti imbiancate a calce, con piccole nicchie alte dove si riponevano le cose pregiate. Il pavimento era ricoperto da zilù, i tappeti di cotone grezzo dei poveri. Niente mobili, solo materassi accostati ai muri. Quella dei materassi è una storia lunga in Iran: ci si siede durante il giorno, ci si mangia intorno alla tovaglia posata in terra, d’inverno si mette una panca in mezzo alla stanza con un braciere sotto e una coltre sopra, e ci s’infila con le gambe, la schiena appoggiata a grossi cuscini. Tutta la famiglia, giacché quella è l’unica stanza riscaldata, il luogo dello stare insieme, in un tepore meraviglioso e un po’ avvelenato. Non so se è ancora così, forse nelle campagne, forse no. Stare lì con Naneh e sua figlia e suo genero era per me, da bambina, il massimo della felicità. Un po’ perché mia madre lo proibiva, temendo le esalazioni del carbone di legna e anche la troppa familiarità con la servitù, un po’ perché quelle tre persone erano al centro del mio universo.
Era d’estate quella volta che andai a trovarla. Per onorarci, o in ricordo del tempo in cui viveva con noi, Naneh tirò fuori delle sedie pieghevoli, tipo cinema all’aperto, e un tavolo intorno al quale le dispose. La tovaglia era vecchia ma pulitissima, come il resto della casa. Ci offrì per prima cosa uno sciroppo di amarasche freschissimo e poi il pranzo. Maccheroni alla Naneh, così chiamavamo quella pietanza: erano veri maccheroni conditi con una gustosa salsa al ragù di carne, fatti svaporare dentro una pentola coperta come se fosse riso. In fondo, proprio come il riso, si formava una crosta dorata che veniva via intera e che mangiai a morsi, gli occhi chiusi, come Proust quando addentò la famosa madeleine. Dopo, Naneh ci portò le sue polpette, ricetta comunissima a base di carne e cipolla, ma che dalle sue mani usciva con un sapore inconfondibile. Non ricordo se mangiarono lei, sua figlia Najafi e Bahrami suo genero.
Quanti anni avesse Naneh è un mistero, lo è sempre stato. L’aspetto suo era quello che avevo conosciuto sin da bambina, la statura bassa e minuta, ora rimpicciolita dall’età, la pancia prominente. Indossava il solito vestito di cotone a fiorellini e sulle gambe, molto arcuate, delle calze pesanti. Colpiva il suo viso dagli zigomi alti, incorniciato da una pezza bianca legata sotto il mento. Dolce, non c’è altra parola. Paziente e garbato. Come la sua anima. Non l’ho mai vista arrabbiata o stressata, ne sono certa, anche se tutta la nostra casa era governata da lei, compresi noi bambini, sin dalla nascita
Naneh deve essere entrata a servizio da mia nonna negli anni trenta, da sola, anche se era già sposata. Non ho ricordo di un marito. Aveva due figli: La primogenita era Najafi che ho conosciuto sempre uguale a se stessa, senza età, il corpo grosso e difforme, il viso butterato dal vaiolo, due occhi vivaci, affondati nel grasso. A tratti viveva con noi anche lei, quando c’era bisogno, poi tornava dal marito Bahrami che era quasi cieco e portava sempre un capello marrone, una specie di borsalino però rigido, un po’ polveroso. Quell’uomo era la bontà personificata e noi bambini lo amavamo alla follia. Quando veniva, era per noi una grande festa, ci arrampicavamo sulle sue ginocchia e lasciavamo le sue mani di cieco toccarci il viso e i cappelli. Subito dopo guerra, nel paese occupato, fu Bahrami a procurare il latte per allevarmi, di capra o di asina, e andava a cercarselo in autobus o a piedi nei villaggi sulle falde dell’Alborz. Ho anche quel debito con la sua memoria.
Il secondogenito era Abdollah. Fintanto che stette con noi fu il nostro baby-sitter in permanenza. Ricordo soprattutto che ci portava a fare lunghe passeggiate nel deserto circostante e mi diede modo di imparare ad amare quel paesaggio brullo, di conservarne una nostalgia duratura negli anni della lontananza. Portava piccoli occhiali tondi alla Trotsky, con lenti spessissime che lo facevano sembrare un sapientone. La testa, ce l’aveva e comunque dovette farsela. La mia terribile nonna dalle idee ottocentesche volle dargli un’educazione. Così diventò impiegato in qualche amministrazione pubblica. Durante le sommosse dell’epoca di Mossadegh, fu colto da una pallottola vagante e ferito, non in modo grave per fortuna ma abbastanza da destare una certa agitazione in famiglia. Non viveva più con noi allora, tutto ciò passò sopra le nostre teste di ragazzi. O forse ci eravamo già rifugiati in Francia perché la situazione si era fatta troppo pericolosa. Abdollah dovette stare in ospedale, immagino, ma non credo proprio che Naneh abbia lasciato un attimo la casa per andarlo a trovare. Non credo che lei si sia mai preso un giorno di riposo o di vacanza o che abbia immaginato di poter avere una vita sua, se è per questo.
Mia madre racconta ancora della mia salute piuttosto cagionevole da bambina. Lei lavorava molto perché la paga da ufficiale di mio padre non bastava, a suo dire, neanche a comprare un paio di scarpe. Quando mi ammalavo, era Naneh ad accudirmi. Buttava un materasso in terra accanto al mio letto e, dopo una lunga giornata di faccende, mi vegliava, rialzandosi la mattina dopo all’alba, come sempre per riprendere il lavoro.
Naneh, persona infima agli occhi del mondo… Ai nostri occhi di bambini, l’inizio e la fine di tutto, come il sole. Di sicuro, la prima persona che cercavamo tornando da scuola, per avere una carezza dalle sue mani piene di nodi, rovinate dal lavoro. Andavamo a trovarla nella cucina che stava dall’altro lato del cortile, buia come l’antro del diavolo. Ho l’impressione che cucinasse sulle buche di un grande focarile, più tardi ricordo dei fornelli a petrolio che emanavano un forte odore che, per me, è sempre stato quello dell’Iran. Mia nonna non amava il riso, non amava il Khoresh, allora lei dovette imparare a fare delle pietanze europee, come i maccheroni appunto. Qualunque cosa cucinasse, era perfetta, seppure non molto somigliante all’originale. Mai più ho mangiato cibo così saporito.
Non giocava con noi, non ne aveva il tempo, ma ci teneva sempre sotto gli occhi. Forse ci raccontò qualche storiella paurosa come facevano tutte le Naneh, storie di djinns che, per me, sono rimasti una realtà ancora oggi. Era una donna semplice, chiacchierava poco, anche se le piaceva nei rari momenti di distensione. Durante le lunghe strigliate al bagno pubblico dove andavamo una volta alla settimana, o quando ci portava a vedere le grandi processioni dell’Ashura, dove veniva commemorato il martirio dell’imam Hossein. In lei suscitavano grande emozione, per me erano un momento di terrore che non ho dimenticato e che ha segnato definitivamente la mia mente riguardo all’Islam sciita.
Vorrei poter dire che Naneh era di un’intelligenza o saggezza fuori dal comune, ma non ricordo. Non era questo che cercavo in lei, neanche più tardi quando fui in grado di capire. Però quando andammo a trovarla nel 1967, fece mostra di un’acutezza fuori dal comune. La guerra del Vietnam era in corso, un vero pantano dal quale sembrava impossibile uscire. E lei, analfabeta quale era, seguiva gli eventi passo passo, ascoltando la radio che teneva in una nicchia. Conosceva ogni battaglia, per nome e per luogo, il nome dei generali (ricordo che nominò l’orribile Westmoreland), dei capi vietnamiti, e aveva opinioni molto precise su chi avrebbe vinto e chi perso. L’unica guerra che aveva conosciuto era quella priva di battaglie ma ricca di povertà e di razionamento nell’Iran occupato da tre nazioni, durante il secondo conflitto mondiale, corteggiato e minacciato da una quarta, quella tedesca, per via del maledetto petrolio. Questa del Vietnam atterriva Naneh e l’appassionava, come una sorta di racconto radiofonico a episodi. La radio era diventata il cordone ombelicale tra lei e il mondo.
Le verità è che Naneh, nella sua semplicità tutta popolana, era capace di pensare, di sbagliare, di sognare e immaginare. Aveva pure i suoi momenti di follia. Successe così, una volta, che soffrendo di reumatismi, si bevve un bicchierone di aceto in cui da due anni conservava degli spicchi d’aglio, credendo di ingurgitare un rimedio naturale. In realtà, quell’aceto era diventato un veleno, arsenico o altro, non ricordo quale, nel contatto prolungato con l’aglio. Può darsi che l’arsenico faccia bene ai reumatismi, di sicuro lei rischiò di morire e sarebbe morta per davvero se mia madre, che aveva una formazione medica, non fosse stata a casa a salvarla. Ci cacciò via naturalmente, noi ragazzi, ma non poté impedirci di stare dietro la porta chiusa ad aspettare, spaventati. Ricordi… Chissà quanto esatti.
Di recente, parlando di Naneh con mia sorella maggiore, nella quiete del suo bel giardino nel Virginia, ebbe qualcosa da dirmi anche lei. Le chiesi se sapeva quando fosse nata Naneh, con chi fosse stata sposata. Non, non sapeva né poteva immaginare l’età di Naneh. Ma riguardo allo suo stato di sposa, sì. Ebbe una risata. Essendo la maggiore di noi tre figli, femmina per giunta, Naneh le faceva delle confidenze. Non so fin dove si spinse e mia sorella non lo disse. Sicuro che non vi erano tabù fra la gente, in Iran, e di sessualità si parlava molto liberamente, anche davanti i bambini. A mia sorella Naneh raccontò di aver avuto in gioventù una pelle morbidissima e bianca come latte, tratto femminile particolarmente gradito in Oriente. Era così bianca, disse, che la sua nudità riluceva come una lampadina? una luna piena? Illuminava tutta la stanza da letto. Immagino la scena, bellissima, di un erotismo lieve e lento, dove Naneh aveva una vita sottile, non la pancia sporgente, gli occhi abbagliati di desiderio, non ancora offuscati dalla cecità incipiente, la bocca vogliosa di amore, non ancora sdentata come diventò di seguito. Sono sicura che era così, che Naneh, da donna e sposa, ha conosciuto i suoi momenti di passione. Che cosa é cambiato, poi? Forse solo la vita che non era certo tenera con le donne, in quell’epoca, ricche o povere che fossero, peggio ancora se povere. Lei l’ha accettata così com’era, non avendo altra scelta. E’ diventata la serva di mia nonna ma anche, senza saperlo, il sole di noi bambini. Spero che sia stata felice lo stesso.

domenica 1 novembre 2009

1979 - 11

Dimanche 8 avril

J’appelle maman ce matin. Elle a aussi a parlé à Karim. Il y a dit à peu près les memes choses. Il lui a dit de ne rien faire car c’est sans doute les interventions (de l’étranger ) en faveur de Hoveyda qui ont fait qu’il a été exécuté si rapidement. Le monde, comme pour Bhutto, a été mis devant un fait accompli. Maman me dit aussi qu’ils essayent dans les journaux de meler papa à une vilaine histoire de SAVAK, qu’on dit qu’il est parent du (gen.) Arfa, considéré d’extreme droite. Est-ce la gauche qui orchestre? Elle me demande si Karim doit dementir. Je lui dis “ça servirait à quoi?” De toute façon, un démenti ne sera pas publié et, s’il l’est n’aura aucun poids”. Ces gens sont déjà décidés quant au sort de papa. Je me ronge de ne pouvoir rien faire. Maman me dit qu’elle tachera de parler à Albala, de retour de Téhéran et à Claire Blanchet. Albala aurait vu papa.
[Je me souviens qu’au cours de cette conversation, j’ai dit à maman “la seule chose à faire c’est que Karim aille à Qom et qu’il se mette à genoux devant la porte de Kh. jusqu’à ce que celui-ci le reçoive.” Maman m’a répondu “mais non, mais non.” Je lui ai dit “alors écrit la lettre à Kh.” Elle me répond “papa serait furieux”. Je lui dis “ maman, c’est de la peau de papa qu’il s’agit.” Ce meme jour, à table, j’a eu une longue et violente conversation avec Enzo qui insistait que papa était hors jeu depuis 15 ans et qu’on ne pouvait rien lui reprocher des évènements aussi lointains que ceux de ’63. Je lui ai répliqué qu’il suffisait de considérer la carrière de papa avec objectivité pour mesurer le terrible danger qu’il courait. Je lui ai répété encore une fois “papa est le seul à savoir ce qu’on lui a demandè et ce qu’il a répondu. Je suis sure qu’il est parfaitement conscient du danger.“ Déjà au début, quand Kh. devait rentrer, je suppliai maman de faire pression sur papa pour qu’il revienne à Paris et je lui disais, de meme qu’Enzo, que selon moi le retour de Kh. signifiait un risque personnel très grave pour papa. Pour moi, il s’est agi presque d’une équation mathématique. La seule inconnue était en vérité l’intensité de la haine et du désir de vengeance de Kh. Dès le moment où il n’y a plus eu aucun doute quant à cela, le sort de papa était décidé.]

Lundi 9

Il y a une logique effrayante dans les actions de ces gens pour ce qui concerne papa. Essaye toute la journée d’appeler maman, n’y parviens pas. Enzo m’appelle (de Turin) e me parle longuement des risques que coure papa. Puis il parle à Saideh et essaye de la convaincre . Il lui a promis qu’il irait en Iran éventuellement vers le 20 avril. [En fait, nous étions à peu près surs tous les deux de ce qui allait se passer. Je me souviens lui avoir dit “ Chaque fois que je t’ai demandé ton avis sur un quelconque évènement, tu m’as toujours donné une réponse sensée, sincère et confirmée par les évènements qui ont suivi. Maintenant je te pose la question suivante: est-ce que tu crois que papa va etre exécuté? Il m’a répondu “Oui, si on ne se depeche pas de l’empecher. Il faut prendre du temps. Mais pour ça il faut agir tout de suite. Tout de suite. “]

Mardi 10

Me réveille la mort dans l’ame et reste inquiète pendant toute la journée. [Ce matin-là Bianca, la maman d’Enzo, m’a écouté dans un long monologue dont le thème était: ils vont le tuer, ils vont le tuer. Elle ne voulait pas que je regarde la télévision. Plus tard elle m’a avoué qu’elle craignait qu’on ne fasse voir papa mort comme on avait montré Hoveyda, à la suite de son exécution.]